Redoublement : à niveau égal, il touche davantage les enfants d'ouvriers ou d'inactifs
Paru dans Scolaire le lundi 06 juillet 2015.
Pour les 10 % d'élèves les moins performants à l'entrée au cours préparatoire, "les chances d’accéder au CE2 sans redoubler sont différentes selon leur milieu social". Les enfants "de milieu très favorisé (cadre ou enseignant)" font nettement moins souvent partie de ces 10 %, alors que les enfants d'ouvriers ou d'inactifs représentent un tiers de ce décile. Mais près de 80 % des élèves les moins performants "dont la mère est diplômée de l’enseignement supérieur accèdent au CE2 à l’heure" alors qu'ils ne sont que 55 % dans ce cas quand leur mère n’est pas diplômée. De même, "le fait de vivre avec ses deux parents plutôt que dans une famille monoparentale ou recomposée augmente nettement les chances d’accéder au CE2 sans redoubler pour les 10 % d’élèves les plus faibles". De même, le fait d'avoir un ou deux parents de nationalité étrangère favorise l’accès "à l’heure" en CE2.
C'est ce qu'affirme la DEPP (service statistique de l'Education nationale) qui ne donne pas d'explication, mais qui mesure "l’impact très fort du niveau à l’entrée au CP", un facteur "nettement plus important que le trimestre de naissance de l’élève ou que la catégorie socioprofessionnelle de ses parents". Et pourtant, les élèves "qui conjuguent plusieurs facteurs, tels qu’un milieu social défavorisé, une famille monoparentale, une mère peu diplômée, sont davantage touchés par le redoublement que les autres", à même niveau scolaire.
A noter que les taux de redoublement qui étaient en 1978 de près de 13 % en CP et de 8 % au CE1 (plus d'un enfant sur cinq arrivait donc "en retard" au CE2), étaient de 3 et 3,2 % en 2011.
La note d'information "En forte baisse depuis trente ans, le retard à l’entrée en CE2 reste très dépendant du milieu social de l’élève", est téléchargeable sur le site du ministère ici