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Thierry Mandon : combler le fossé entre les lycées et l'enseignement supérieur

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 01 juillet 2015.

Le tout nouveau secrétaire d'Etat en charge de l'enseignement supérieur s'inquiète du fossé qui s'est creusé entre l'enseignement scolaire et l'enseignement supérieur. Thierry Mandon était reçu ce 1er juillet par la "mission d'information sur le lien entre lycée et enseignement supérieur" (Assemblée nationale) qui publiera son rapport mercredi prochain. Il constate qu'autrefois les universitaires commençaient par enseigner dans le second degré, parfois même le premier degré, alors qu'une carrière commence maintenant après la thèse : "les communautés enseignantes se sont disjointes", constate-t-il. Certes, ici ou là se sont tissés des "micro-liens" entre les lycées et le supérieur, mais ils sont insuffisants, et il considère que les professeurs agrégés pourraient aider à reconstituer ce lien, sans envisager pour autant une évolution statutaire.

Thierry Mandon est revenu sur ce qu'il a déclaré hier à propos des ESPE (écoles supérieures du professorat et de l'éducation, voir ToutEduc ici). Des horizons nouveaux s'ouvrent à la recherche en éducation, des "bouleversements inouïs" sont en cours et vont transformer l'école "à court terme", dans "moins de 5 ans" : les "big data", les sciences de l'éducation, les recherches sur l'acquisition de connaissances, vont permettre de prédire et de prévenir l'échec scolaire : les écoles supérieures du professorat et de l'éducation doivent en bénéficier, le champ de l'éducation va "réintéresser les chercheurs", ce qui créera en quelque sorte "un rapport de force" favorable aux ESPE dans les universités, et contribuera à recréer des possibilités entre enseignement secondaire et enseignement supérieur...

Certifier la qualité des formations au niveau licence ?

Le secrétaire d'Etat s'inquiète aussi des outils de pilotage d'universités dont l'autonomie est un principe acquis, "irréversible", une préoccupation que partage à l'évidence Dominique Nachury, présidente LR de la mission. La croissance des effectifs, 5 % depuis 2012, n'est manifestement "pas terminée", mais "nous avons à organiser l'accueil des bacheliers" et à vérifier la qualité des formations qui leur sont proposées. Or "nous n'avons pas les outils" pour imposer des formes pédagogiques. Mais peut-être est-il possible de les "certifier" a posteriori ?

Parmi les autres sujets évoqués, la possibilité que les "conseils d'orientation" créés entre les lycées et les établissements d'enseignement supérieur participent au SPRO (le service public régional d'orientation). Ce sera l'une des propositions de la mission, mais chacun s'accorde à penser qu'elle sera difficile à mettre en oeuvre. De même qu'il est à peu près impossible de réformer le baccalauréat, ce "moniment national", même si l'organisation "en filières étanches" du lycée nuit à l'efficacité et au lien entre le lycée et l'enseignement supérieur, estime le secrétaire d'Etat qui reprend totalement à son compte l'objectif d'arriver à 50 % d'une tranche d'âge "au niveau licence", et le principe d'un accès non sélectif à l'université.

Avec Emeric Bréhier, le rapporteur (PS) de la mission, il s'inquiète de l'essor incontrôlé d'écoles privées, qui jouent sur les intitulés des formations qu'elles proposent pour donner à penser qu'elles sont homologuées.

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