Réforme du collège, langues vivantes, formation continue : les positions de la ministre, des députés socialistes, du SNETAA, du SE, du SNUIPP
Paru dans Scolaire le vendredi 17 avril 2015.
"La réforme du collège est juste" estiment les députés socialistes qui apportent "leur plein soutien" à la ministre de l’Education. Ils ajoutent que les critiques sont "souvent contradictoires". Pour eux, la réforme vise au "recentrage sur les matières fondamentales", au "rétablissement de l’autorité des professeurs", au "développement du travail en équipe", à une "plus grande autonomie des établissements". De plus, "cette réforme s’appuiera sur un renforcement très conséquent des moyens financiers et humains sans équivalent depuis 15 ans".
Pour sa part, la ministre de l'Education nationale répond aux députés qui ont dit leur inquiétude pour l'enseignement de l'allemand (voir ToutEduc ici). Elle estime d'ailleurs que le nombre des élèves pratiquant cette langue devrait augmenter puisque le ministère met au CAPES "443 postes en 2014, 514 en 2015, contre 199 en 2010". Elle ajoute que "l’apprentissage de la première langue vivante étrangère commencera dès le cours préparatoire (CP) pour tous les élèves" et que cela profitera à l’apprentissage de l’allemand. Une carte académique des langues permettra "de garantir une continuité de l’offre entre primaire et collège", et de veiller "à favoriser la diversité linguistique" tandis que seront développés "les jumelages entre écoles françaises et écoles allemandes", vus comme "la meilleure promotion de l'allemand dès le plus jeune âge".
A Toulouse, le nombre d'élèves choisissant l'allemand en LV2 a augmenté
Enfin, fait valoir Najat Vallaud-Belkacem, "les élèves qui ont appris une langue vivante 1 autre que l’anglais à l’école élémentaire, pourront débuter l'apprentissage de l'anglais en LV2 dès la 6e" ce qui devrait éviter de "dissuader les familles qui jugent l'apprentissage précoce de l'anglais indispensable à faire le choix d'une autre LV1". Elle rappelle l'augmentation du volume d’heures consacrées sur 3 ans à la LV2. De plus, "les expérimentations conduites sur l’apprentissage de la LV2 dès la 5e (...) montrent que cela conforte l’apprentissage de l’allemand (le nombre d’élèves choisissant l’allemand en LV2 a augmenté)" dans les académies de Toulouse et de Rennes.
Par ailleurs, la ministre "se félicite qu’une étape décisive ait été franchie pour renforcer la transmission des valeurs de la République" puisque les 1 000 premiers formateurs à la laïcité et à l’enseignement moral et civique ont été formés au cours de 8 séminaires inter-académiques. D'avril à juin, ils formeront à leur tour 300 000 enseignants.
Le SNETAA proteste contre "la mort des SEGPA" et des "prépa-pro"
A l'inverse, le SNETAA (syndicat FO des professeurs de l'enseignement professionnel) appelle à la grève le 19 mai 2015 contre la réforme du collège. Celle-ci provoquera notamment le "démembrement des classes dites pré-professionnelles" et "la mort des SEGPA" dont les élèves "vont surcharger les classes classiques". De plus, "sans 3DP et prépa-pro, le flux d’élèves vers les sections CAP ou Bac Pro dans nos LP sera tari ; ces jeunes seront dirigés tout droit vers l’apprentissage"
De son côté, le SE (syndicat UNSA des enseignants) estime que le référé de la cour des comptes sur la formation continue des enseignants constitue "un pavé de poids dans la mare" et il rappelle à la ministre "les attentes fortes des enseignants en matière de développement professionnel". Il dénonce la confusion entre "information descendante et développement des compétences des professionnels" et une "vision uniformisante, court-termiste et utilitariste de la formation continue". Au ministère d'impulser "une véritable politique de gestion des ressources humaines".
Formation continue : un pavé dans la mare
Pour le SNUIPP (syndicat FSU du premier degré) "la formation, notamment continue, reste le grand mystère de la politique éducative actuelle : le ministère en parle beaucoup, les enseignants ne voient rien venir (...) La vraie refondation de l'école, ce doit être celle de la formation continue (...) il y a urgence."