Les ministres européens de l'Education s'entendent sur les objectifs de l'Ecole
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le mardi 17 mars 2015.
"L'objectif premier de l'éducation n'est pas seulement de transmettre des connaissances, des compétences, des savoir-être et des valeurs fondamentales. Il lui revient aussi d'aider les jeunes, en lien étroit avec les parents et les familles, à devenir des membres de la société actifs, responsables et ouverts d'esprit." Ces quelques lignes sont extraites de la déclaration adoptée, ce 17 mars, par les représentants des 28 Etats membres de l'Union européenne. Réunis à Paris par la ministre française de l'Education nationale, "en réponse aux attaques terroristes qui ont frappé la France et le Danemark en ce début d'année", ils s'engagent à intensifier leurs actions en vue de "conserver à l'éducation toute sa dimension de formation de la personne et du citoyen (...)", de "garantir à tous les jeunes une éducation inclusive qui combatte le racisme ainsi que tout type de discrimination (...)" et de respecter "l'état de droit, la diversité et l'égalité des genres", de "renforcer les capacités d'esprit critique", notamment face à la propagande sur Internet et les réseaux sociaux.
Ils s'engagent également à "combattre les inégalités territoriales, sociales et scolaires ainsi que tous les déterminismes (...)", à "encourager le dialogue et la coopération entre tous les acteurs de l'éducation, en particulier les parents, les familles et les structures associatives", à "s'appuyer sur le sens de l'initiative et l'engagement des jeunes (...)". Ils s'engagent enfin à "former et accompagner les enseignants afin de les rendre mieux à même de prendre position contre toutes les formes de discrimination et de racisme, d'éduquer les jeunes aux médias (...), de transmettre des valeurs fondamentales communes."
Le président de la République est intervenu pour affirmer que "nous sommes tous concernés", en Europe mais aussi dans tous les pays du monde, par ce combat pour les valeurs". Pour lui, ce rassemblement est "le plus beau des messages", car "l'Europe, c'est le progrès", "ce que nous pouvons apporter au monde" : "c'est par l'Europe que passe la lumière".
L'Ecole, la meilleure Défense
il ne faut pas, ajoute-t-il, opposer Défense et Education, mais il a tenu à ce que cette dernière dispose du "premier de tous les budgets", parce que l'Ecole est "la meilleure Défense".
Il souligne aussi que, "sur beaucoup de points", en matière d'enseignement, d'autres pays "ont précédé la France", et que partout, on lutte contre le décrochage et les inégalités. Il faut donc mutualiser les expériences. Un conseil européen de l'éducation se réunira le 18 mai. Najat Vallaud-Belkacem indique qu'il sera l'occasion d'entrer dans "les détails du plan d'action" adopté aujourd'hui. Il n'était pas évident, souligne-t-elle, de réunir les ministres des Etats membres sur un domaine qui relève des prérogatives nationales, mais l'Europe a "la volonté d'investir ce champ". Elle le fait déjà avec les programmes "Erasmus +", mais il y a "d'autres programmes à inventer".
les 28 Etats membres ont envoyé leur ministre en charge de l'Education, sauf la Belgique qui en envoyé trois (Hilde Crevits pour la communauté flamande, Joëlle Milquet et Jean-Claude Marcourt pour la fédération Wallonie-Bruxelles), l'Allemagne (Sylvia Löhrmann, ministre du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie), l'Estonie (le secrétaire général du ministère), la Lituanie (l'ambassadeur auprès de l'UNESCO), la Slovénie (son ambassadrice à Paris). Chacun des 30 participants a eu trois minutes pour parler lors du tour de table, et aucun n'a pu aller au-delà de l'affirmation de principes, selon les informations recueillies par ToutEduc.