Voeux de F. Hollande : premières réactions
Paru dans Scolaire le jeudi 22 janvier 2015.
ToutEduc a rencontré plusieurs responsables syndicaux juste après que F. Hollande eut présenté ses voeux au monde éducatif. Tous s'expriment à titre personnel, n'ayant pas réuni leurs instances pour analyser le discours du président de la République, mais trouvent le commentaire délicat. Pour Christian Chevalier (SE-UNSA), le chef de l'Etat s'adresse en effet en même temps aux enseignants et à l'opinion publique, et le discours de fermeté qu'il tient est destiné à rassurer au-delà du monde enseignant. Un haut fonctionnaire nous le confirme, les personnels de direction signalent déjà tous les incidents dans leurs établissements, et le risque serait plutôt qu'ils signalent trop que pas assez. Blanche Lochmann (société des agrégés) s'inquiète d'ailleurs des conséquences d'un propos qui invite "à la délation". Or la relation entre les enseignants et les élèves doit, dit-elle, reposer sur la confiance. Un élève qui craint d'être dénoncé au moindre mot de travers, ne pourra pas participer sereinement à un débat.
Claire Krepper (SE-UNSA) ne voit pas ce que changera le fait que les parents signent le règlement intérieur si un travail spécifique n'est pas mené avec eux.
Bernadette Groison (FSU) et Frédéric Sève (SGEN-CFDT) attendent de voir ce qui sera annoncé (ce jeudi 22 janvier) par la ministre de l'Education nationale pour la mise en oeuvre des principes énoncés par le président. Pour la première, il n'y a "pas tellement de choses nouvelles". Alors que le chef de l'Etat n'a pas évoqué "le travail en équipe", elle se demande si un tel discours est de nature à créer "un nouveau souffle dans les équipes éducatives". Il faut "les aider", "les accompagner", leur donner "des espaces pour parler, échanger", et "remettre un peu de sérénité" dans les établissements. Le second attend l'annonce de "parcours citoyens" pour les élèves.
ToutEduc a justement rencontré trois élèves de seconde au lycée Jacques Decour (Paris) qui ont entendu "quelques choses intéressantes", mais la plupart, elles les ont mal comprises, F. Hollande ne s'adressait pas aux élèves, bien que 6 classes venues de 4 établissements parisiens, dont un lycée professionnel, avaient été invitées.
Pour le discours du chef de l'Etat, lire ToutEduc ici