N. Vallaud-Belkacem fait l'éloge de la pédagogie
Paru dans Scolaire le mardi 18 novembre 2014.
Nous devons "rendre à l’école française ses lettres de noblesse pour qu’elle soit, bientôt, reconnue comme l’une des meilleures écoles au monde. J’ai cette ambition pour l’école et je crois qu’elle est atteignable", déclarait Najat Vallaud-Belkacem samedi 15 novembre lors de l'ouverture des "controverses de Descartes", organisées à Paris-V par Alain Bentolila (voir ToutEduc ici). La ministre de l'Education nationale voudrait voir "relier, encore davantage, la pédagogie aux résultats des recherches scientifiques en matière de pédagogie".
Elle ajoute que la liberté pédagogique, dont elle est "la garante", ne signifie pas "fonder ses méthodes sur la seule expérience de terrain, de manière déconnectée avec les résultats des travaux de recherche en sciences de l’éducation". D'ailleurs, "pas une réforme n’est conduite sans écouter au préalable les spécialistes des sciences de l’éducation". Les ESPE (écoles supérieures du professorat et de l'éducation) sont d'ailleurs placées "au sein des universités" ce qui est de nature à "renforcer l’ancrage de la pédagogie dans une démarche scientifique (...). Ce lien est encore insuffisant dans les ESPE, certes. Nous n’en sommes qu’au début. Les ESPE n’ont qu’un an."
La ministre ajoute que "l’évaluation des élèves telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui ne repose aujourd’hui sur aucun fondement scientifique". Que la réflexion qu'elle a lancée "conduise à maintenir la situation actuelle ou à proposer de nouveaux outils d’évaluation aux enseignants, au moins le ferons-nous sur la base de constats clairement établis", et non pas "au nom d’une idéologie quelconque".
Najat Vallaud-Belkacem évoque le débat sur "l'apprentissage de la lecture" et invite à "se méfier des dogmes": "le bon pédagogue, c’est sans doute celui qui s’adapte à sa classe (...), en combinant au besoin différentes méthodes", qui travaille "sur toutes les composantes de la lecture, sur le décodage comme sur le sens" et elle insiste, "apprendre à lire, c’est sans doute lire beaucoup et lire souvent".
Mais surtout, dit-elle, "nous devons faire aux enseignants, professionnels de la pédagogie et meilleurs connaisseurs des élèves", et pour elle, l'Ecole suppose la réunion des enseignants, des élèves, des parents, des directeurs d’école et chefs d’établissement, des CPE, des personnels sociaux et de santé, des conseillers d’orientation, des inspecteurs, de l'administration de l’eEducation nationale, des chercheurs en sciences de l’éducation". Et elle ajoute : "S’il manque l’un d’entre nous, le reste ne fonctionne pas."