Formation des enseignants : la méthode Freinet appliquée aux mathématiques
Paru dans Scolaire le lundi 17 novembre 2014.
Mots clés : formation, pédagogie Freinet, mathématiques
"On peut légitimement s’interroger sur le niveau des professeurs", s'alarme Rémi Jacquet, militant du secteur mathématique de l’ICEM (Institut coopératif de l’école moderne). Le malaise des élèves face aux mathématiques "n’est pas limité à la scolarité obligatoire mais se ressent jusqu’à un niveau où devraient ne rester que les passionnés : dans les classes préparatoires", ajoute-t-il.
À l’école primaire, les professeurs d’école appliquent des programmes rédigés pour être compris de tous, mais nombreux et juxtaposés. Comme les décrivent les rapports PISA, "les élèves français savent répondre à des questions simples, calculer des opérations, mais ne savent pas utiliser leur imagination pour faire face à des situations non apprises. Ils sont formés au calcul, non aux mathématiques".
Dans le secondaire, "le temps scolaire est découpé en tranches de 50 minutes et le fonctionnement d’ensemble ne permet que difficilement une interdisciplinarité qui pourtant donnerait du sens aux connaissances mathématiques".
Selon l’auteur, former à l’enseignement des mathématiques, c’est aussi aider à repérer les grandes notions et leur continuité tout au long de la scolarité, faire réfléchir aux rapports entre les mathématiques et le réel, faire distinguer l’idéalité de la droite de la trace qui la représente si imparfaitement sur le papier, apprendre à repérer les obstacles cognitifs, permettre d’atteindre le plaisir de l’universalité. "Vécu que la plupart, en raison du mode de transmission des savoirs à l’école, n’ont jamais connu ", regrette Rémi Jacquet.
Pour en savoir plus : "Pédagogie Freinet et formation, les clés du changement", in Le Nouvel Éducateur n°219, octobre 2014.
Louise Ferry