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La motivation de l'enfant, une quête d'apprentissage à cultiver (ouvrage)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Culture le mercredi 08 septembre 2021.

“Ça ne l'intéresse pas..“ L'ancien psychologue scolaire Jean-Luc Aubert, aujourd'hui spécialiste de l'enfant est de l'adolescent, part de ce motif récurrent de consultation pour traiter dans son dernier ouvrage, de manière théorique et pratique, la question de la démotivation scolaire. Il s'intéresse au rôle des parents, ou plutôt à ce “métier“ de parent qui se veut la plupart du temps un “processus de répétition en conformité“, à savoir une reproduction du modèle éducatif reçu, mais qui a largement évolué avec le “virage éducatif“ opéré depuis mai 68 et la sortie d'un mode parental autoritaire.

Il évoque également le rôle de l'inconscient et ses répercutions dans les attitudes éducatives, avant de se pencher sur l'enfant lui-même. Jean-Luc Aubert décrit les enfants comme “naturellement motivés“ en raison de la pulsion épistémophilique, qui correspond à un besoin de s'assumer seul, en réponse duquel découle un processus d'individuation à la fois psychique et physique : savoir s'habiller, avoir son propre jugement, une capacité d'analyse, de recul..). L'auteur considère que les pratiques alors mises en place sont capitales dans le développement de l'intelligence et de la motivation de l'enfant.

“La motivation est liée au plaisir de la découverte de soi, des autres et du monde“, pense le psychologue qui développe plusieurs chapitres d'explication à ce sujet, allant de “l'âge de la motivation“, de 0 à 7 ans, au moment appelé “phase de réponse opérante“, où l'enfant est censé recevoir une réponse à un besoin, ou bien encore sur l'importance du jeu (et des apprentissages qui en découlent) dans le développement de la motivation.

Pour Jean-Luc Aubert, “réussir à l'école est un atout majeur dans la société actuelle“, mais pas le seul. La motivation scolaire ne serait que le “prolongement naturel de la pulsion épistémophilique et de ses différentes manifestations“. Car selon l'auteur, dans un second temps (après les parents), “c'est majoritairement l'école qui prend le relai ou, plus précisément, qui vient se surajouter à cet accompagnement parental primaire“, par le biais de la pédagogie. Celle-ci requerrait deux aspects : un bon pédagogue (un instituteur qui serait dans un principe de “plaisir partagé“) et un menu adapté, un programme adéquat car “on apprend mieux quand on sait pourquoi et à quoi sert ce que l'on apprend“.

Le psychologue évoque la notion de volonté, et décrit la situtation de l'enseignant face à l'échec d'un élève démotivé, qu'il voit pour la plupart, “un peu dans le même situation que le parent : ils exprimaient un sentiment de culpabilité“. Jean-Luc Aubert considère que si faute il y a, elle est davantage “liée à la structure éducative nationale“, du fait que les enseignants ne sont pas formés pour faire face à des difficultés spécifiques, et dont “ceux qui savent les gérer le doivent à leur personnalité ou à leur expérience. Pour les autres c'est un peu : débrouillez-vous...“ Il souhaiterait ainsi que les enseignants acquièrent une connaissance du fonctionnement psychique de l'enfant, et particulièrement de ceux ayant des difficultés.

Comment motiver son enfant à l'école ? Jean-Luc Aubert, Odile Jacob, 203p, 19,9€.

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