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Les défis à relever en matière d’ "équité chez les enfants" (Unicef)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Culture le samedi 21 novembre 2015.

Un nouveau rapport de l’Unicef  "Pour tous les enfants l’égalité des chances : la promesse de l’équité" rendu public hier 20 novembre à l'occasion de la Journée mondiale de l’enfance (voir Touteduc ici) souligne qu’il importe de combler les lacunes persistantes en matière d’équité, en expliquant que les investissements en faveur des enfants, en particulier les plus vulnérables "présentent de nombreux avantages non seulement pour les enfants mais aussi pour les familles, les communautés et les économies des pays".

"Quinze années d’actions concertées ont permis d’avancer à grands pas dans l’élimination des principaux obstacles au développement dans le monde. Grâce au recul de la mortalité infantile depuis 2000, quelque 48 millions d’enfants de plus ont pu fêter leur cinquième anniversaire. Le nombre de personnes vivant aujourd’hui dans l’extrême pauvreté a baissé d’au moins 721 millions par rapport à 1990. Près de 2,6 milliards de personnes ont eu accès à des sources d’eau potable améliorées depuis 1990. Plus de 90 % des enfants en âge d’être scolarisés à l’école primaire bénéficient aujourd’hui d’une éducation."

Toutefois ce premier constat doit être tempéré en fonction d’autres statistiques insérées au rapport : plus de 660 millions n’ont pas accès à des sources améliorées d’eau potable ; les enfants des foyers les plus pauvres ont quasiment deux fois plus de risques de mourir avant l’âge de 5 ans, et cinq fois de sortir du système scolaire que ceux des foyers les plus riches. Près de la moitié des 159 millions d’enfants souffrant d’un retard de croissance vivent en Asie du Sud, et un tiers en Afrique. Environ la moitié des décès d’enfants de moins de cinq ans et 43 % des enfants non scolarisés sont dans des pays affectés par des conflits et des catastrophes naturelles.

Les bons créneaux, la petite enfance et l'adolescence

Aussi le rapport enfonce-t-il le clou : "Les problèmes d’inégalité ne s’arrêtent pas aux frontières ; dans toutes les régions, dans tous les pays, certains groupes d’enfants ont été laissés pour compte alors que le monde progressait." La situation des minorités est pointée : "Les enfants paient souvent le prix d’une marginalisation de longue date de certaines populations autochtones et minorités ethniques ou religieuses, et ce indifféremment du niveau de revenu des pays. Même dans les pays riches, la discrimination, l’exclusion et les disparités se transmettant de génération en génération continuent d’entraîner ces enfants dans le cercle vicieux de l’inégalité" … tant et si bien que l’inégalité des chances compromet les progrès réalisés.

Pour l’UNICEF, il s’agit donc de choisir "les bons créneaux d’intervention : la petite enfance et l’adolescence. "Pendant la petite enfance, le cerveau se développe plus vite qu’aux autres âges, influençant les capacités d’apprentissage ultérieures de l’enfant. Pour que son développement cérébral soit optimal, un jeune enfant doit bénéficier d’une bonne nutrition, d’échanges attentionnés avec les adultes et d’un environnement réconfortant et sûr. C’est au cours de leurs premières années de vie que les enfants sont les plus exposés aux conséquences d’une mauvaise nutrition.". A l’adolescence, "les rôles dévolus à chaque sexe se consolident et les vulnérabilités sont exacerbées. En l’absence de mesures adéquates, la vie des filles peut être considérablement limitée par le mariage, l’abandon des études, les grossesses précoces et la violence sexiste."

Amorcer un cercle vertueux

Par ailleurs, définissant des objectifs en matière de santé, nutrition, éducation, lutte contre le VIH chez les adolescents à risque, hygiène et assainissement, le rapport insiste : "Les faits montrent qu’une prise en charge dans un cadre familial est la meilleure option pour les enfants. À l’inverse, le placement dans une institution peut compromettre leur développement physique, intellectuel et émotionnel (…) La transition vers une prise en charge familiale a complètement bouleversé la situation dans la région d’Asie (...) Chacun de ces facteurs  (d’inégalités, ndlr) rend d’autant plus importante l’intégration du soutien et des services pour les enfants et les familles les plus vulnérables. Les approches intégrées permettent de définir les interventions prioritaires dans chaque secteur."

Enfin demandant aux Etats d’accorder plus d’attention aux "groupes de laissés pour compte", le rapport préconise de s’appuyer "sur les expériences passées et sur une volonté inflexible d’offrir des chances égales à tous les enfants, les familles, les communautés". Les gouvernements et leurs partenaires "peuvent et doivent travailler ensemble pour amorcer un cercle vertueux d’égalité en faveur des enfants d’aujourd’hui et pour les générations à venir."

 

Le rapport est téléchargeable ici.

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