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Les violences éducatives ordinaires très présentes à la maison, mais aussi dans le sport (Baromètre Fondation pour l'enfance)

Paru dans Périscolaire le vendredi 07 juin 2024.

Les parents sont mieux informés face aux Violences Éducatives Ordinaires (VEO), constate la Fondation pour l’Enfance dans la 2ème édition de son baromètre consacré au phénomène, mais “leur usage dans la sphère familiale se maintient, voire augmente“ pour certains comportements violents.

L'enquête, réalisée par l’IFOP auprès d’un panel représentatif de 1 007 parents d’enfants âgés de 0 à 10 ans, indique en effet que 81 % des parents ont eu recours en 2024 à au moins une violence éducative ordinaire dans la semaine précédant l’enquête, contre 79 % en 2022.

Parmi les “tendances préoccupantes“ relevées, dans la sphère familiale “les violences corporelles persistent : près d’1/4 des parents ont donné une fessée à leur enfant, 21 % l’ont bousculé, et 16 % lui ont donné une gifle au cours des 7 derniers jours.“ Et si la plupart des actes sont bien identifiés, “plusieurs comportements violents sont moins reconnus qu’en 2022 et divisent les familles“, comme “crier après son enfant“ qui n'est plus considéré comme une VEO que par 53 % des parents (-7 points), ou encore donner “une tape sur la main“ (52 %, -5 points).

Pratique sportive

Pour la première fois sont analysées les VEO dans le cadre de la pratique sportive des enfants, avec des résultats là encore inquiétants : 38 % des parents rapportent des comportements inappropriés dans la sphère sportive, le plus souvent des violences verbales (19 %), mais aussi psychologiques (15 %) ou de négligences (14 %), et même des cas de violences physiques (11 %) ou sexuelles (9 %).

Pour autant, ils “ne se voilent pas la face par rapport aux dérives de certains entraînements“, 79 % des parents estiment que les révélations des violences sexuelles dans le sport ne sont que la face visible de violences plus répandues et ambiantes, et 69 % jugent la pratique des violences dans le milieu sportif “très répandue“. Malgré cela certains parents “semblent cautionner ces violences“, près de la moitié des répondants considèrent qu’il est difficile voire impossible d’entraîner un enfant sans crier, 34 % sans le punir, 27 % sans le bousculer et 26 % sans le gifler ou lui donner une fessée. De plus, 36 % adhèrent à l’idée que “pour faire progresser un enfant dans son sport, il faut le forcer à s’entraîner et lui faire ressentir une pression régulière.“

Conséquences

Qu'elles soient vécues dans la sphère familiale ou sportive, ces violences ont des conséquences à long terme sur leur santé, estime d'ailleurs Joëlle Sicamois, directrice de la Fondation pour l’Enfance pour qui les travaux scientifiques ont démontré que les VEO, “lorsqu’elles sont intenses et répétées, peuvent impacter non seulement les compétences cognitives de l’enfant, mais aussi ses compétences sociales et sa capacité à réguler ses émotions.“

Et si la connaissance de la loi de 2019 interdisant les violences éducatives ordinaires a elle aussi fortement progressé, près de trois quarts des parents pensent qu'elle a surtout une valeur symbolique, et 80 % qu’elle n’est pas suffisante. Mais l'enquête révèle également que 12 % des parents “ne voient aucun moyen d’endiguer ces pratiques, car ils n’imaginent pas une éducation sans ces VEO.“ C'est pourquoi la Fondation pour l’Enfance appelle les pouvoirs publics “à inscrire la lutte contre les VEO dans un plan d’information et d’éducation des parents et de tous les professionnels de l’enfance“.

Le baromètre ici

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