Pour les diplômés d'Etat de l'animation, un “glissement vers d’autres métiers souvent proches“ s'opère dans les 3 années suivant leur formation (INJEP)
Paru dans Périscolaire le mardi 28 mai 2024.
19 600 diplômes d’État dans les domaines du sport et de l’animation ont été délivrés par les ministères en charge de la jeunesse et des sports en 2023. Il s'agit majoritairement de BPJEPS (le brevet professionnel, 83 %), mais aussi DEJEPS (le diplôme d'Etat, 14,5 %) et de DESJEPS (le diplôme supérieur, 2,5 %), indique l'INJEP dans une note publiée le 24 mai.
En convoquant les données de la dernière cohorte Génération du CEREQ, l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire interroge la trajectoire d’insertion professionnelle qu'ont connue ces diplômés, dans un contexte économique “caractérisé par une nette croissance des emplois et par une baisse conjoncturelle du chômage, du moins jusqu’à l’arrivée de la pandémie en mars 2020“.
Ce parcours commence donc par un “accès rapide à l’emploi“ avec un taux d'emploi qui se stabilise, un an après le diplôme, autour de 87 % pour les titulaires d’un diplôme du sport et de 85 % pour ceux de l’animation. Ils diffèrent cependant durant les trois premières années de vie active : les titulaires d’un diplôme d’État de l’animation sont plus nombreux que ceux du sport à avoir été en recherche d’emploi, qui eux-même ont plus souvent été inactifs sur une période donnée. Les titulaires de DEJEPS ou de DESJEPS (niveaux 5 et 6) ont bénéficié d’un parcours d’insertion plus souvent orienté vers l’emploi et ont été moins souvent au chômage et en inactivité que les diplômés d’un BPJEPS (niveau 4).
Au final, en octobre 2020, 83 % des diplômés susmentionnés sont en emploi, tandis que c'est le cas de 67 % des titulaires d’un bac professionnel tertiaire, à savoir un niveau équivalent. Mais 10 % sont en recherche d’un emploi, 5 % sont inactifs et 2 % en reprise d’études ou en formation.
Surtout, la stabilité de l'emploi s’améliore au cours des trois premières années sur le marché du travail : en octobre 2020, 61 % des diplômés d’État du sport et de l’animation occupent un emploi à durée indéterminée (EDI), soit 22 points de plus que pour le premier emploi occupé. Un quart d’entre eux ont des contrats à durée déterminée (EDD, y compris intérim et contrats aidés), contre 43 % des bacheliers professionnels du tertiaire. L'INJEP note également que les emplois à temps partiel, spécificité du secteur du sport et de celui de l’animation, concernent toujours plus d’un quart des emplois après trois ans d'exercice (28 %), soit 11 points de plus que la moyenne des sortants de la génération 2017.
L'observatoire fait encore valoir que plus d’un détenteur d’un diplôme d’État du sport sur cinq occupe un emploi non salarié en octobre 2020, tandis que parallèlement 77 % des jeunes diplômés du sport exercent cette seconde activité rémunérée dans le secteur du sport. Au bout de trois ans, deux tiers d'entre eux évoluent bien dans un métier correspondant à leur formation (versus 54 % pour l’animation), une part qui reste stable entre la première embauche et la date de l’enquête, au contraire de celle des titulaires d’un diplôme de l’animation (-15 points), synonyme pour ces derniers d'un “glissement vers d’autres métiers souvent proches“, par exemple dans le travail social ou dans des métiers plus transversaux comme employés administratifs de la fonction publique, agents de service et auxiliaires de santé.
La note ici