Commencer dès 12 ans le travail d'information pour l'orientation (étude McKinsey)
Paru dans Orientation le dimanche 30 mars 2014.
"Pas plus de 20 % des étudiants français estiment avoir été correctement informés au lycée sur leur cursus dans le supérieur (contre 36 % en Allemagne) et 67 % feraient des choix d’études différents s’ils avaient la possibilité de revenir en arrière, soit le taux le plus élevé d’Europe." C'est l'une des conclusions d'une étude publiée par le McKinsey Center for Government centrée sur l’articulation entre enseignement supérieur et insertion des jeunes sur le marché de l’emploi dans huit pays européens dont la France, où le taux de chômage des moins de 25 ans est trois fois supérieur au taux allemand et où "73 % des responsables d’organismes d’enseignement sont convaincus que leurs diplômés sont prêts pour le monde du travail", mais où seuls 33 % des jeunes et 27 % des employeurs partagent leur avis.
Les auteurs estiment qu'il est "essentiel de donner aux jeunes les moyens d’effectuer un choix lucide et éclairé (...) le plus en amont possible (...) Certaines bonnes pratiques démontrent l’intérêt de commencer ce travail pédagogique dès l’âge de 12 ans, comme le fait la Suisse". L'étude révèle aussi que seuls 37 % des employeurs français "déclarent échanger avec des responsables d’établissements éducatifs plusieurs fois par an", sans préciser s'il s'agit d'établissements du supérieur ou du secondaire, mais elle suggère "de développer en France un dialogue formalisé sur l’adéquation entre demande et offre de compétences" comme en Australie, tandis que "les entreprises peuvent renforcer leur offre de stages et surtout d’apprentissage" et "prendre toute leur part dans la gestion prévisionnelle des compétences".
La note de synthèse "Améliorer l’emploi des jeunes en France et en Europe passera par une meilleure adéquation entre enseignement et marché du travail" est téléchargeable ici