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Institut Montaigne : l'éducation pour lutter contre la pauvreté dans les "quartiers"

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Culture, Orientation le mardi 07 juin 2022.

L'Institut Montaigne, convaincu que "l'avenir se joue dans les quartiers pauvres", publie un rapport et fait 31 propositions "visant à pallier le sous-investissement public dans les QPV", pour "un montant total de 300 millions d’euros d’investissement et de 2 milliards d’euros de dépenses annuelles de fonctionnement". Les deux tiers de ces mesures concernent directement l'éducation.

En ce qui concerne la petite enfance, l'institut continue de se référer aux programmes "de forte stimulation cognitive", comme Perry Preschool aux Etats-unis, et propose de "renforcer le travail effectué par les élèves (sic) sur les compétences prédictives de l’enseignement des fondamentaux". Il propose surtout de multiplier les lieux d'accueil, des crèches mais aussi, sans y faire explicitement référence, des maisons qui font penser aux "maisons vertes" de F. Dolto, et des crèches "à vocation professionnelle" (lancées en 2016, voir ici) qui ont aussi pour mission d' "accompagner les parents vers l’emploi ou la formation professionnelle". L'institut plaide aussi pour le développement des "classes passerelles" pour l'accueil des enfants de deux ans.

Pour pallier la pénurie d'enseignants du 1er degré dans certaines académies, Créteil notamment, l'institut Montaigne envisage plusieurs solutions, cumulatives : proposer aux contractuels "des rémunérations plus élevées que pour les statutaires", développer le "parcours préparatoire au professorat des écoles", "amplifier le dispositif Apprenti professeurs pour les habitants des QPV", développer "l’alternance post licence".

Les enfants des enseignants prioritaires

Dans les classes dédoublées, "pour lesquelles la nation consent un investissement important", les enseignants devraient "être recrutés sur profil (...), et donc hors barème". Des primes et autres mesures permettraient de rendre ces postes attractifs. C'est ainsi par exemple que "les enfants de ces enseignants seraient déclarés prioritaires pour intégrer les établissements de leurs choix, de l’école primaire à l’enseignement supérieur, en dehors de toute procédure de sélection". Il faudrait aussi "inciter les enseignants à suivre une cohorte d’élèves tout au long de la scolarité élémentaire", en leur donnant la possibilité de "constituer le groupe classe" qu'ils suivront pendant 5 ans après que les parents leur auront présenté les qualités de leur enfant, mais aussi en se fondant sur "l'évaluation nationale standardisée en fin de GS". Au bout de 10 ans, ils auraient "un nombre de points suffisants pour (leur) permettre de choisir librement, à l’issue de ces dix années, (leur) affectation sur l’ensemble du territoire national".

Pour que les parents deviennent les "alliés de l’enseignant" dans la "véritable course contre le temps" que représente "l’acquisition des fondamentaux", l'institut propose de "doter les familles d’outils pédagogiques (kit de lettres et de chiffres)", de généraliser le dispositif Mallette des parents et de renforcer le dispositif École des parents. Il faut aussi lutter contre l'absentéisme des enfants dans les petites classes. Le rapport évoque aussi, sans davantage de précisions, "l'absentéisme des enseignants" contre lequel il faudrait lutter.

Le rapport propose de généraliser les dispositifs " vacances apprenantes" et "colos apprenantes", et même d'en faire "un dixième mois d’enseignement", avec des enseignants qui toucheraient l'équivalent d'un 13ème mois. Le dispositif "petit-déjeuner gratuit" pourrait également être généralisé, le dispositif "cantine à 1€" élargi, la possibilité de proposer "un tarif à 0,5 € pour les familles les plus pauvres" serait étudiée. La pause méridienne pourrait "devenir un moment ouvrant sur de nouvelles interactions sociales" s'il était permis "aux restaurants scolaires d’accueillir ponctuellement des étudiants, adultes, professeurs, retraités pour déjeuner avec les enfants dans les établissements scolaires".

Le soutien scolaire fait également l'objet d'un développement assez important. Le rapport rappelle l'existence des PRE (programmes de réussite éducative) qui pourraient s'inscrire dans le cadre des Cités éducatives et du dispositif "devoirs faits" pour lequel le budget pourrait être doublé, "avec l’objectif de porter le nombre de collégiens suivis en QPV à plus de 80 %", au lieu de 43 % actuellement.

Le rapport évoque la ségrégation scolaire et propose de la combattre, notamment en multipliant "les secteurs multi-collèges". Pour lutter contre les orientations subies, il préconise de "mettre en place un système de tutorat obligatoire permettant à chaque jeune issu d’un QPV (...) d’être accompagné, à partir de la classe de seconde et jusqu’à la signature de son premier contrat de travail, par un tuteur adulte, en poste". Le rapport parle indifféremment de tutorat et de mentorat.

D'autres dispositions portent sur l'accès aux soins et à la culture et peuvent intéresser l'Ecole et le périscolaire, comme le dispositif "Orchestre à l’école". Les autres préconisations portent sur l'ouverture de classes préparatoires aux grandes écoles dans les lycées situés dans des QPV, et sur les politiques économiques susceptibles d'améliorer l'accès à l'emploi des jeunes des "quartiers.

Le rapport ici

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