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Mathématiques en première : Réactions des associations et syndicats (APMEP, Maths et Sciences, SNES-FSU, SNALC, SE-UNSA)

Paru dans Scolaire le lundi 14 novembre 2022.

Suite à la décision du ministère de l'Education de réintroduire les mathématiques obligatoire au lycée en première hier dimanche 13 novembre (voir ToutEduc ici), le collectif Maths et Sciences estime que “l'intention est bonne“ mais que “la mise en oeuvre proposée conduit à des effets potentiellement contre-productifs sur les élèves en difficulté et sur le vivier scientifique“.

L'association déplore un “volume horaire insuffisant“ (1h30 de mathématiques ajoutés au tronc commun en première) pour une “discipline cumulative qui nécessite du temps pour installer durablement les automatismes de savoir-faire, aussi bien en technique de calculs qu’en raisonnement“. En les incluant dans l’enseignement scientifique (qui durerait 3h30 au lieu de 2h, ndlr) “on les réduit à un statut d’outil au service de certaines sciences“ alors qu'elles “sont diverses“, à savoir qu'elles sont une discipline propre, et qu'elles se nourrissent de toutes les autres disciplines qu’elles servent en retour.

L'impact serait ainsi nul sur le public scientifique en première, “alors qu’il est absolument nécessaire de l’élargir rapidement (130 000 élèves avec une triplette scientifique en 2021 contre 200 000 avant la réforme)“, et négatif en terminale du fait que l’option maths complémentaire réservée aux élèves ayant suivi les maths de spécialité de 1re “devient accessible à tous“, et qu'ainsi ses contenus seront “allégés au détriment des élèves scientifiques“.

Par ailleurs, “en imposant des annonces d'objectifs chiffrés  pour le taux de filles en maths et en sciences au lycée, on risque de contraindre des filles à choisir des disciplines trop masculines“, ce qui “pose des problèmes majeurs de discrimination“ et ne peut donc “être favorable à un changement d'image positif de la discipline“.

Même son de cloche du côté de l'APMEP qui sur twitter a fait savoir qu' “en 1ere générale, 1h30 de tronc commun ne permettront évidemment pas de réussir des études utilisant des maths. Affaiblir encore les maths complémentaires serait dramatique.“ L'association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public rappelle “que le caractère illisible et instable de l'organisation scolaire renforce les déterminismes dans les choix d'orientation“.

“Maths en classe de 1ère : le ministre fait le mauvais choix“, estime également le SE-UNSA dans un communiqué. Le syndicat UNSA des enseignants exprime son “désaccord avec cette décision qui remet en cause la notion même de tronc commun, puisqu’il sera différent selon le choix de spécialités des élèves“ avec “le risque de consolider une image de ‘mathématiques punitives‘ pour les élèves qui, ne choisissant pas cet enseignement de spécialité, auront alors 1h30 de cours supplémentaire de tronc commun“, mais aussi celui de “recréer des filières sous les contraintes d’organisation“.

Est en outre dénoncée “une décision prise contre l’avis unanime des organisations syndicales“, et malgré son alerte sur “un défaut de conception de la place des mathématiques“ dès le début de la réforme du lycée général et technologique. Choisir des mathématiques intégrées dans le tronc commun pour tous en classe de première est pourtant “déterminant pour l’enseignement de mathématiques en amont, que ce soit en seconde ou au collège, ainsi qu’en aval pour l’enseignement de spécialité et les enseignements facultatifs de terminal“.

Cette mesure n’est également, pour le SNALC, “qu’une rustine de plus appliquée à une structure qui, dès le départ, ne tenait pas l’eau. Et le ministère peut rustiner à bâbord ou écoper à tribord, rien n’y fait. Les professeurs comme les élèves et les parents sont de plus en plus conscients d’être fort mal embarqués.“

Au vu de l’architecture complexe des programmes et de l’articulation première-terminale, il est “probablement plus prudent“, indique le syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur, que cette extension du domaine des mathématiques ne touche pas ceux qui ont pris la spécialité.

Cependant “tout concourt à diminuer le niveau d’exigence attendu“ car même si le ministère souhaite “permettre à tous de prendre l’option mathématiques complémentaires en terminale“, des élèves ayant abandonné une spécialité de quatre heures “y côtoieront d’autres n’ayant eu qu’une heure et demi d’un programme très allégé“.

Chez nos confrères de FranceInfo.fr, la secrétaire générale du SNES-FSU aurait salué l'avancée que constitue cette mesure tout en regrettant l'impression d'un "bricolage perpétuel". Sophie Vénétitay souhaiterait que ces annonces puissent aller "plus loin qu'un simple communiqué de presse le dimanche soir, estimant que “les programmes ne cessent de changer... Comme si chaque ministre voulait laisser sa trace dans l'histoire de l'éducation nationale. Cela rend l'apprentissage extrêmement difficile".

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