Mathématiques en première : finalement, elles seront obligatoires (ministère)
Paru dans Scolaire le dimanche 13 novembre 2022.
Pap Ndiaye a décidé de "rendre obligatoire en classe de 1ère générale l’heure et demie de mathématiques pour tous les élèves n’ayant pas choisi la spécialité mathématique", annonce le ministère de l'Education nationale. C'est un des éléments d'une "nouvelle stratégie" qui se mettra en place "dès la rentrée 2023" pour "réconcilier tous les élèves avec les mathématiques".
Pour cela, le ministère entend "poursuivre le plan de formation en mathématiques des professeurs des écoles, y compris ceux des écoles maternelles", "mettre en place des groupes à effectifs réduits en classe de 6e en mathématiques", sous la forme d'un module de consolidation d'1 h 30 par semaine pour les élèves de 6e qui sont en difficulté, et d'un module d'approfondissement pour ceux qui peuvent aller plus loin. Le ministère encouragera "la création dans chaque collège d’un club de maths (...) pour cultiver le goût pour les mathématiques et le plaisir d’en faire". Il compte sur "le tout récent médaillé Fields, Hugo Duminil-Copin" pour "porter ces transformations".
Il propose également de "créer un cadre national de compétences en mathématiques (CNCM) sur le modèle du cadre européen de référence pour les langues (CECRL) pour certifier le niveau atteint par chaque élève en fin de 3e". Au lycée, général, technologique ou professionnel, le ministre prévoit la création d'un "module de réconciliation" avec les mathématiques en classe de 2de et donc de rendre obligatoire cette heure et demie qui est facultative cette année.
Il faut aussi, "dès l’école maternelle", lutter "contre les stéréotypes de genre qui découragent les filles" de s'orienter vers les enseignements de spécialité "sciences de l’ingénieur, numérique et sciences informatiques, option mathématiques expertes", mais aussi les garçons de choisir l'enseignement "humanités, littérature, philosophie" où ils ne représentent que 4,6 % des effectifs. C'est ce que précise le ministre dans une interview aux Echos. Il y annonce la mobilisation des chefs d'établissement et des professeurs "pour aller chercher une par une les filles qui ont une appétence en la matière". Les proviseurs devront donner leur objectif au rectorat. "Nous allons aussi mobiliser les associations".
Le ministre précise dans cette interview que rendre obligatoire cette heure et demie de mathématiques en première "représente 400 à 425 postes" et que "les établissements seront abondés en moyens supplémentaires dans leurs dotations horaires globales". En ce qui concerne le "module de réconciliation en seconde, d'une heure à une heure et demie par semaine", il sera réservé aux élèves "qui sont en grande difficulté". Mais le ministère n'a pas encore décidé si ce serait sur la base du volontariat ou obligatoire, "en fonction des tests de positionnement". "Il pourra aussi y avoir des variations selon les établissements." Il ajoute qu'il fera "des propositions pour la 5e en 2024, pour la 4e en 2025, etc."