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Petite enfance: "non au conditionnement et au dressage" (collectif "Pas de bébés à la consigne"

Paru dans Petite enfance, Scolaire le mercredi 30 septembre 2009.

Le collectif "Pas de bébés à la consigne" essaie de mobiliser l'opinion publique et l'ensemble des professionnels pour éviter que soit signé un décret sur l'accueil de la petite enfance qui, estime-t-il, provoquerait une nette dégradation des conditions d'accueil, le gouvernement confondant "accueil" et "garde" et ne reconnaissant pas la nécessité d'avoir des personnels qualifiés pour s'occuper des bébés. La phrase de Xavier Darcos, "inutile d'avoir bac+5 pour changer des couches" a marqué les sensibilités, bien au-delà du monde enseignant qui était visé.

Le projet de Nadine Morano, création des jardins d'éveil et abaissement des normes d'encadrement pour la petite enfance, s'expliquerait par des raisons comptables et idéologiques. Pour faire face au déficit, puisqu'il manquerait 200 000 places, on permet aux assistantes maternelles d'accueillir 4 enfants au lieu de 3, et aux crèches d'accueillir jusqu'à 20% (au lieu de 10) d'enfants en surnombre. Le coût annuel d'une place de crèche, quelque 13 000 € serait diminué d'autant. Les places en maternelle, en supposant que les "2 ans" soient accueillis dans les mêmes conditions que les plus grands, reviennent à 4 650 € contre 9 000  en jardin d'éveil, mais avec un transfert de charges de l'Etat vers les CAF, les familles et les communes.

Au plan idéologique, joueraient à la fois une conception de l'éducation réduite à des considérations d'hygiène pour les plus petits (il suffirait de savoir changer les couches), et l'idée que l'éducation est d'abord de la responsabilité des familles.  Seraient donc privilégiées les relations contractuelles, entre des parents et une nounou, sans qu'intervienne un tiers, une directrice de crèche par exemple, qui régule et contrôle la qualité des prestations. S'y ajouterait le soutien à la création d'un secteur privé, que pourrait faciliter "la directive européenne services" si elle est étendue au domaine de la petite enfance.

Le collectif, qui réunit pour la première fois organisations professionnelles de la petite enfance et syndicats enseignants, demande que les conditions matérielles, dans les écoles comme dans les autres structures, permettent un accueil qui prenne en compte chaque enfant considéré individuellement, et s'oppose à des modes de garde qui conduiraient nécessairement "au conditionnement et au dressage" de petits priés de rentrer dans le moule.

Lire aussi Pas de bébés à la consigne: 16 223 signataires à ce jour

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