Apprentissage de la lecture : avantage aux méthodes mixtes (thèse)
Paru dans Scolaire le jeudi 06 mars 2014.
"Quand les enseignants combinent des activités centrées sur le code avec des activités centrées sur la recherche du sens, les élèves ont de meilleurs résultats en lecture." C'est la conclusion d'une thèse que vient de soutenir, le 3 mars, Sérgio Gaitas sur " l'enseignement de la lecture-écriture au cours préparatoire" en s'appuyant sur une comparaison France-Portugal. Son travail est d'ailleurs codirigé par Margarida Alves-Martins (Instituto universitario ciencias psicologicas, sociais et da Vida) et Jacques Fijalkow (université de Toulouse). L'auteur constate que "les enseignants des deux pays disent utiliser dans leurs pratiques des unités significatives comme des mots et des textes et en même temps des unités non significatives comme des syllabes et des lettres". Il a constitué, parmi les 883 enseignants qui ont répondu à son questionnaire, trois groupes d’enseignants, le groupe "unités courtes" qui "considère la maitrise du code comme le moyen privilégié d’accès à la langue écrite", un groupe "unités longues" pour qui "la recherche du sens est essentielle pour l’appropriation de la langue écrite"," et un groupe intermédiaire, nommé toutes unités" qui "considère que la recherche de la signification est fondamentale mais en même temps qu’il est nécessaire de faire un enseignement systématique des relations graphophonétiques", ce qui correspond à peu près, même si l'auteur se garde bien d'utiliser ces notions, à la distinction habituellement opérée entre les méthodes dites syllabiques, les méthodes dites globales et les méthodes dites mixtes.
Les élèves du groupe qui valorise en même temps la compréhension et le code "obtiennent de meilleurs résultats dans les trois épreuves", lecture de mots isolés, décision lexicale et compréhension, "que les élèves des deux autres groupes". Il n'y a en revanche "pas de différences de performances entre les élèves du groupe unités courtes et les élèves du groupe unités longues dans les trois épreuves réalisées". Quelque 461 élèves ont été testés, 181 pour le groupe unités courtes, 123 pour le groupe unités longues et 157 pour le groupe toutes unités.
La thèse ne se contente pas de ces résultats, dont elle donne le détail, elle examine toutes les théories sous-jacentes aux diverses méthodes de lecture, et elle compare les pratiques des enseignants français et portugais. Les premiers utilisent davantage le manuel scolaire "tandis que les enseignants portugais disent utiliser aussi en parallèle d’autres supports comme des livres pour enfants et des écrits de l’environnement". Alors que "les enseignants français disent ne pas faire régulièrement des activités d’écriture", et qu'ils font faire alors des copies, de la classification de mots ou des réponses à un questionnaire, leurs collègues portugais développent d’autres activités, "comme la dictée et l’écriture de textes" de façon plus systématique.
La thèse est inédite. Contact ici.
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