L'AFEV veut plus de justice pour la voie professionnelle
Paru dans Scolaire, Orientation le samedi 14 septembre 2013.
L'AFEV dévoilera le 25 septembre, à l'occasion de sa journée du refus de l'échec scolaire, "une enquête exclusive auprès de 1 000 jeunes en lycée professionnel". On sait déjà que la moitié environ de ces élèves sont "en grande difficulté" pour trouver un lieu de stage" et que "la grande majorité d'entre eux se projette au-delà du bac" et envisage des poursuites d'études, ont révélé les responsables de l'association, invités par les journalistes spécialisés en éducation. Gilles Moreau, sociologue, notamment auteur d'un ouvrage sur le CAP, "diplôme du peuple", a montré à cette occasion, hier 13 septembre, comment l'enseignement technique et professionnel a progressivement perdu de son autonomie. Alors qu'il était porteur d'une "culture technique humaniste", qu'il avait ses ENNA pour former ses enseignants, qui étaient souvent d'anciens ouvriers, des militants porteurs d'une "socialisation à la condition ouvrière", il a, avec le collège unique, les IUFM, le baccalauréat professionnel, le cursus en trois ans, perdu ce qui faisait sa singularité.
Pour lui, de plus, la réflexion se fait en termes de niveau, passer du CAP au bac, sans se soucier des savoirs. L'adéquationnisme des formations aux emplois néglige les cultures professionnelles et des savoirs faire qui pourraient être réinvestis dans de nouvelles productions. Et les responsables hésitent sur les lieux où l'on apprend : à l'école ou dans l'entreprise ? Et celle-ci a-t-elle vocation à être "formatrice"? Il constate d'ailleurs que le baccalauréat professionnel sous statut scolaire est celui qui comprend le plus de semaines en entreprise, alors que par la voie de l'apprentissage, c'est le niveau qui a le plus de semaine en centre de formation....