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Les personnels doivent devenir une "priorité" pour que la Refondation soit "durable" (SGEN-CFDT)

Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 06 septembre 2013.
Mots clés : SGEN, rentrée, enseignants, salaire, gouvernance, évaluation, mobilité, ESPE, AVS, réforme du lycée, réforme du supérieur, orientation, bac-3bac+3

F. Sève, secrétaire général du SGEN-CFDT, entouré des secrétaires nationaux du syndicat (DR)"Le SGEN est satisfait de ce qui est initié, et espère que le train poursuivra sur sa lancée". A l'occasion de la conférence de presse de rentrée du SGEN-CFDT, son secrétaire général, Frédéric Sève, s'est félicité de l'efficacité des démarches de son syndicat auprès du ministère. "Nous avons effectué beaucoup de lobbying pour s'assurer que les réformes avançaient bien", a-t-il rappelé. "Le SGEN a soutenu les réformes de l'école et du supérieur : elles nous ont toujours semblé possibles et nécessaires."

Le syndicat a cependant jugé les chantiers engagés "insuffisants". "Nous ne sommes pas qu'un lobby pédagogique, nous avons aussi des exigences pour les personnels" a rappelé F. Sève, pour qui le sort de la réforme dépend de l'amélioration du traitement des enseignants.

"Cette année, si on amorce une transformation des métiers, on pourra rendre durable la Refondation de l'école; si on ne fait rien, toutes les mesures engagées buteront sur le manque de considération pour les personnels".

Nouveau statut enseignant

La principale revendication du SGEN concerne le statut des enseignants, qui devrait mieux prendre en compte "la réalité du métier". Les enseignants ne passent pas seulement du temps devant les élèves, ils participent à des conseils de classe, des conseils pédagogiques, effectuent du tutorat, suivent les élèves et contribuent à la vie de leur établissement. Le SGEN revendique un service "toutes tâches comprises" qui reconnaît la totalité de ces missions. Le statut des enseignants diffèrerait en fonction de leurs attributions (collège, lycée, enseignement professionnel, etc.).

Ce nouveau statut devrait s'accompagner d'une démocratisation de la gouvernance des établissements. Le SGEN soutient que les enseignants devraient davantage participer au pilotage du système éducatif en général et de leur établissement en particulier, ce qui passe par une réforme de la gourvernance, encore trop "verticale" dans le premier degré. ""il faut impérativement former les cadres intermédiaires et les directeurs des établissements au dialogue social", soutient Claudie Paillette, secrétaire nationale du SGEN. Ces personnels de direction sont actuellement "trop habitués à la circulation descendante des décisions".

Le syndicat veut également modifier le mode d'évaluation des enseignants, qui les "infantilise" en leur attribuant une note chiffrée, ainsi que leur système de rémunération et d'avancement. "Le système actuel de rémunération est inégalitaire et opaque, il faut le rendre plus juste et plus transparent", affirme F. Sève.

Le salaire n'est pas la seule marque de reconnaissance à améliorer. Le SGEN voudrait favoriser la mobilité des enseignants en revenant "de façon nette" sur la logique des corps. Actuellement, la mobilité à l'intérieur du système est "bloquée" et les personnels n'ont "aucune perspective de carrière", alors que près d'un tiers des enseignants du second degré souhaitent "évoluer" dans les prochaines années (lire ToutEduc ici).

Des ESPE sous contrôle

Concernant leur formation initiale, la mise en place des ESPE est "conforme aux attentes" du syndicat. Les difficultés sont liées à la concurrence entre les formations et les établissements, qui "plombe la création des ESPE", selon l'expression de Chantal Demonque, secrétaire nationale. L'habilitation de certaines formations pour un an seulement (lire ToutEduc ici) correspond à "la seule façon qui a été trouvée pour mettre certaines ESPE sous contrôle et éviter qu'elles s'installent dans un mode de fonctionnement discutable".

F. Sève (DR)

Même s'ils ne figurent pas dans le texte de loi, les "comités de suivi" devraient voir le jour, croit savoir C. Demonque, car, là encore il s'agit de "la seule solution dont dispose le ministère pour assurer le suivi de ces grosses machines" que sont les ESPE.

Le syndicat a abordé deux autres dossiers de la rentrée : la refondation de l'enseignement agricole (lire ToutEducici) et la scolarisation des élèves en situation de handicap. La prochaine titularisation de 30 000 AVS (lire ici) est "un premier pas qui permet d'avancer un peu dans la bonne direction", évalue Michelle Zorman, secrétaire nationale. Elle déplore cependant que "les 10 000 AVS sous statut de contrat aidé ne bénéficient pas de ce dispositif", et regrette l'annonce tardive de cette mesure, qui "va poser problème à certains établissements au niveau de la gestion de la rentrée" et demande la mise en place d'un groupe de travail pour poursuivre le travail engagé.

Quant à la réforme des lycées agricoles, son enjeu "est de faire en sorte qu'ils conservent leur caractère novateur et restent en phase avec le monde professionnel", expique Albert Ritzenthaler, secrétaire national du syndicat. Le syndicat espère que la réforme abordera la question de l'autonomie des établissements, renforcera l'ancrage territorial des lycées et décloisonnera les différentes voies d'orientation sur lesquelles ouvrent ces établissements polyvalents.

Motif de blocage

Les problèmes d'orientation ne sont pas propres aux lycées agricoles. Quelle que soit leur filière, les lycéens ont toujours autant de mal à s'orienter dans le supérieur, puis choisir leur voie professionnelle. La faute, selon Frédéric Sève, à des "filières ségrégatives et étanches" et, dans une certaine mesure, à l'obsession de la "massification" et du "socle commun" qui débouche sur "une uniformisation des parcours" et destabilise les élèves au moment de s'orienter.

La réforme des lycées à venir devra prendre en compte ces données et développer des parcours "plus individualisés", faute de quoi elle va devenir "un motif de blocage pour la réforme de l'enseignement supérieur". Pour Franck Loureiro, secrétaire national, la loi sur l'université et la recherche n'a pas suffisamment insisté sur le lien entre le secondaire et l'université, notamment la liaison "bac-3 - bac+3", alors que "la réforme de la licence doit débuter en amont, au niveau des lycées". 

Le SGEN entend-il faire de ce dossier une priorité pour l'année à venir ? "On ne va pas dévoiler toutes nos cartouches aujourd'hui" prévient, en souriant, F. Loureiro.

par R.G.

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