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Rythmes scolaires : 53% des enseignants du premier degré n'ont pas été entendus par les collectivités (SGEN-CFDT)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 05 septembre 2013.
Mots clés : rentrée, rythmes, collectivités, SGEN, mobilité, lycée professionnel

Plus d'un enseignant du premier degré sur deux affirme que son avis n'a pas été pris en compte pour la mise en place de la réforme des rythmes scolaires. Parmi ceux-ci, 60% n'ont même "pas été consultés" par la collectivité locale, soit un peu moins d'un tiers de l'ensemble des enseignants interrogés. C'est ce que révèlent les résultats d'une enquête réalisée par le SGEN-CFDT à l'occasion de sa conférence de presse de rentrée. Selon le syndicat, qui a dépouillé les 2 000 premiers questionnaires qui lui sont remontés, "il est indispensable de profiter de cette année scolaire pour apprendre de ces erreurs afin qu'à la rentrée 2014 le passage à 4 jours et demi se fasse dans de meilleures conditions".

A l'inverse, 46% des enseignants interrogés affirment que leur avis a été pris en compte dans le cadre des concertations, un chiffre qui reste "plus élevé que celui auquel [s']attendait", ajoute Frédéric Sève, secrétaire général.

Au-delà de cette réforme, le SGEN affirme que "la souffrance et le mal-être des personnels apparaissent sans ambigüité". 95% des enseignants du premier degré qui ont répondu au questionnaire disent ressentir une fatigue liée à leur fonction, qu'elle soit physique ou nerveuse.

Mobilité

 Pour améliorer leurs conditions de travail, les enseignants demandent en priorité la réduction des effectifs (20%), l'augmentation des salaires (17,8%, soit près du double des enseignants du second degré interrogés par le SNES) et l'obtention de moyens humains supplémentaires (15,6%).

Cependant, d'après le syndicat, "la question des effectifs et des moyens n'est pas aussi prégnante qu'on pourrait le penser" car les enseignants réclament avant tout "une autre manière de travailler", comme le dispositif "plus de maîtres que de classes". Seuls 6% des enseignants réclament des horaires allégées, mais c'est "l'organisation du travail sur la semaine et sur l'année qui s'en trouve interrogée".

Contrairement aux priorités identifiées par V. Peillon, moins de 10% des enseignants du premier degré estiment que l'augmentation du travail en équipe (8%) et une autre organisation de l'école (6%) sont prioritaires, et moins de 2% donnent une importance de premier plan au numérique.

La mobilité occupe une place ambiguë dans les préoccupations des enseignants du premier degré. Si 7% seulement souhaitent obtenir en priorité "davantage de formation", plus de 30% des enseignants du premier degré comptent "évoluer" dans les années à venir, que ce soit dans l'Education nationale (18,5%) ou en-dehors (13%).

Lycées professionnels : les enseignants ignorent leurs droits

C'est aussi le cas de plus d'un quart des enseignants de lycée professionnel (LP), si l'on en croit une seconde enquête du Sgen, menée entre mars et juin auprès de 1720 enseignants de LP. S'ils sont avant tout préoccupés par la réussite de leurs élèves (76%), ces enseignants envisagent souvent de se reconvertir (26%).

Ils associent leurs difficultés aux élèves eux-mêmes, davantage qu'à leurs conditions de travail. La lourdeur des programmes, le manque de dédoublements et la grosseur des effectifs handicapent moins de 30% des enseignants de LP, quand les problèmes liés aux élèves ("immatures", "mal orientés", "trop faibles", "indisciplinés") concernent tous plus d'un enseignant sur deux.

Face à ces difficultés, les enseignants de LP sont davantage préoccupés par la reconnaissance de leur travail (44%) que par leur salaire (36%). Cette reconnaissance pourrait passer, comme le souhaite le SGEN, par une évolution de leur statut qui définirait un service "toutes tâches comprises" et reconnaîtrait ainsi "l'ensemble des missions effectuées", au-delà du face-à-face avec les élèves. Selon le SGEN, une large majorité des enseignants interrogés sont favorables à cette évolution.

Enfin, si les difficultés ressenties par les enseignants de LP les exposent autant que les professeurs des écoles à la fatigue physique ou psychologique, moins de 20% connaissent leurs droits en matière de santé et de sécurité au travail. 71% ignorent l'existence du registre "santé et sécurité au travail" et, parmi ceux qui le connaissent, moins de la moitié l'utilisent.

par R.G.

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