G. Pau-Langevin se place sous l'égide de Martin-Luther King : "tous les enfants sont précieux"
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture, Justice, Orientation le jeudi 29 août 2013.
Mots clés : G. Pau-Langevin, CNIRE, Roms, absentéisme, parents, vie lycéenne, éducation prioritaire
"Nous continuerons à assurer la protection de l'Education nationale à tous les enfants", allophones et itinérants, car leur scolarisation est un des "principes fondateus de notre société". George Pau-Langevin, dont son ministre de tutelle a vanté les qualités morales et intellectuelles ce 29 août à l'occasion de la traditionnelle conférence de 
presse de rentrée, a affirmé clairement que, même si "un certain nombre d'élus" étaient réticents à la scolarisation de ces enfants, parfois du fait des réactions de la population, "notre pays assure ses obligations". Pour Vincent Peillon, nous devons à la ministre déléguée, avec laquelle il est "fier de travailler", "notre exemplarité en matière de scolarisation des enfants Roms".
George Pau-Langevin annonce également que pour lutter contre l'absentéisme, après l'abrogation de la loi Ciotti, "injuste et inefficace" [1], elle entend promouvoir "une politique de la bienveillance", de façon que "nos enfants se sentent mieux à l'école". Cela passe notamment par le dernier mot donné aux parents en matière d'orientation [2]. Numériquement, ce type d'expérimentation ne concerne que quelques milliers d'élèves, mais il faut que "les enfants qui se sentent humiliés, qui subissent, sachent que leur parole sera entendue".
Partenaires
La ministre a également évoqué la création du CNIRE, le Conseil national de l'innovation pour la réussite éducative, qui est différent du CNIRS qu'avait créé Jack Lang au début des années 2000, parce qu'il a le souci de "prendre en compte les partenaires", notamment les collectivités, et de s'appuyer sur les CARDIE (conseillers académiques en Recherche-développement, innovation et expérimentation). "L'école ne peut pas tout tout de seule, elle dit s'appuyer sur ses partenaires", a affirmé la ministre déléguée.
Elle annonce par ailleurs que la charte de la réussite éducative sera signée "prochainement" ["courant septembre" selon le dossier de presse, NDLR] et qu'elle constituera "un texte de référence pour toute action qui se prétend 'de réussite éducative' ". Le rapport "Dufour-Tonini" (voir ToutEduc ici), attendu pour "fin septembre", devra "redynamiser la vie lycéenne et redonner la parole aux lycéens". Quant à la réforme de l'éducation prioritaire, "d'ores et déjà en préparation", elle débutera "à l'automne" par un processus de concertation entre les acteurs de terrain, suivi d'assises académiques et interacadémiques. "Le travail que nous allons faire dans ce domaine est essentiel, nous devons redonner ses lettres de noblesse à l'éducation prioritaire".
Selon G. Pau-Langevin, ces actions doivent faire "comprendre à tous les enfants qu'ils sont précieux", qu'ils sont "essentiels pour leur pays". Elle place d'ailleurs son intervention sous l'égide de Martin Luther King.
[1] Selon le dossier de presse, "sur 300 000 cas d'élèves en situation d'absentéisme, seules 619 suspensions des allocations ont été effectuées (...) et dans 80 % des cas, cette procédure n'a pas conduit au retour à l'école de l'élève".
[2] Selon le dossier de presse, l'expérimentation du "dernier mot aux familles" pour l'orientation en fin de 3ème concerne 117 collèges, tous volontaires, dans 12 académies. Elle s'étendra sur trois années.
par P.B. (avec R.G.)