Des premières réactions mitigées au rapport de la Cour des comptes
Paru dans Scolaire le jeudi 23 mai 2013.
Mots clés : syndicats, cour des comptes, enseignants, Carle
Plusieurs acteurs politiques ont réagi à la publication du rapport de la Cour des comptes "Gérer les enseignants autrement", datée du 22 mai (voir ToutEduc ici).
Le Sgen-CFDT a une réaction mitigée. D'un côté, il se réjouit de ses préconisations concernant le temps de service des enseignants, qui devrait prendre en compte leurs activités hors classe, et salue la mise en place de rémunérations incitatives ainsi que l’amélioration de la formation continue.
D'un autre côté, le syndicat estime que "la Cour des Comptes cède parfois à des illusions faciles" à propos de la modification des modalités d’affectation des enseignants (afin de les rendre plus individualisées) et de l’annualisation de leur temps de travail. Selon le Sgen-CFDT, ce temps est déjà annualisé puisque les enseignants travaillent environ 44 heures hebdomadaires sur 36 semaines dans l'année.
Le syndicat propose une autre piste pour transformer l'école : la "différenciation du service en cours d'année", qui ferait varier la nature du travail des enseignants en fonction des périodes. Par exemple "en Terminale, masser les heures de cours en début d'année et finir avec du tutorat et de l'accompagnement personnalisé à l'approche des examens".
Dans son communiqué, intitulé "un rapport à la sauce Chatel", la FSU regrette que la Cour des comptes ignore "l’impact des taux d’encadrement" en estimant que "travailler avec 35 ou 15 élèves est indifférent". "Le rapport préconise une affectation et une définition du temps de travail des enseignants par les directeurs d'école et les chefs d'établissement, ce qui ouvrirait la porte au clientélisme et ne ferait qu'aggraver les inégalités entre territoires et établissements. (…) Quant à la mise en concurrence des personnels procédant de l'individualisation des rémunérations, chacun voit bien en quoi elle est antinomique avec le travail collectif."
Le SNALC "s'insurge" contre les solutions de la Cour des Comptes. Elles "visent, ni plus ni moins, à la destruction de notre École" en proposant "une réduction des effectifs, l'annualisation du temps de service des enseignants (et par-là même la fin des décrets de 1950), une modulation des temps de service décidée par le chef d'établissement ou le directeur d'école — qui choisiraient également leurs personnels —, la nomination croisée de professeurs des écoles et de professeurs du secondaire, la bivalence de tous les enseignants du collège, la mise en place de l' 'école du socle' et le développement de l'évaluation collective (par établissement ou par équipe)". Le syndicat s'étonne que la Cour "se permette également de déplorer le fait qu'il y aurait trop de postes en milieu rural".
Jean-Claude Carle, sénateur UMP, juge que le rapport de la Cour des comptes confirme son diagnostic. "De fait, la Cour des Comptes condamne implicitement la création de 60 000 postes supplémentaires décidée par le ministre Vincent Peillon, qui n’aura aucun effet si des mesures appropriées ne sont pas mises en place." Selon le vice-Président du Sénat, de nombreuses propositions de la Cour des comptes rejoignent celles qu’il énonce dans un ouvrage récent, Tous les élèves peuvent réussir - Aidons les enseignants à concrétiser cette réalité (voir ToutEduc ici).