Rythmes scolaires : une "avalanche de questions" pour les maires
Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 17 janvier 2013.
L'AMF aurait reçu du ministère de l'Education nationale l'assurance que les demandes de dérogation pour le report à 2014 du passage à la semaine de 9 demi-journées seraient reçues avec "souplesse". C'est l'un des échos que ToutEduc a pu avoir d'une réunion de la commission éducation de l'Association des maires de France, hier 16 janvier. Les élus ont fait savoir que le calendrier n'était "pas raisonnable". Le ministère de l'Education nationale avait indiqué dans son dossier de presse que les communes devaient faire connaître aux Départements leur décision avant le 8 février, mais que sans réponse avant la fin du mois, l'avis serait "réputé favorable" (Lire ToutEduc Rythmes scolaires :). Le ministère aurait affirmé hier que cette date était "fantaisiste", la seule date butoir étant celle du 1er mars (laquelle figure également sur le dossier de presse, pour la transmission aux DASEN). Même ainsi, c'est "trop rapide", estiment de nombreux maires. Les budgets doivent être votés pour le 31 mars et "ils ne savent pas à quoi s'en tenir". Le coût souvent évoqué de 150 € par an et par enfant varie fortement selon les ressources locales.
En revanche, les demandes de dérogation sur des alternatives pour l'organisation de la semaine elle-même se heurteraient à davantage de fermeté. Il semblerait pourtant que certaines communes, du Nord notamment, travaillent sur l'hypothèse de matinées de 4 heures, et non de 3h30. Certains voudraient "mixer" samedi matin et mercredi matin à raison d'une semaine sur deux.
Activités facultatives
Les maires auraient aussi réaffirmé que l'Education nationale ne peut pas imposer des activités périscolaires qui ne sont pas de son ressort. Les familles pourraient donc venir chercher leurs enfants après la classe, dès 15h30 si c'est l'heure fixée pour la fin du temps d'enseignement. Toutefois, cela ne devrait pas concerner le milieu rural où beaucoup d'enfants sont tributaires du ramassage scolaire, et globalement, le nombre d'enfants qui ne participeraient pas à ces activités serait faible.
Pour construire leurs projets, et en évaluer le coût, les municipalités ont aussi besoin de savoir si le taux d'encadrement de ces activités est aligné sur celui des accueils de mineurs et "centres aérés", ou s'il peut passer à 14, voire 18. Mais l'AMF n'a reçu, pour l'instant, aucune information sur le sujet. De même, elle attend toujours des précisions sur le PEDT (projet éducatif territorial). La réunion d'hier a d'ailleurs été l'occasion d' "une avalanche de questions". "On nous demande un chèque en blanc", se seraient exclamé certains élus, faisant notamment remarquer que les activités périscolaires qu'ils organisent sont actuellement pensées pour des enfants volontaires. Si elles doivent s'adresser à tous, et au vu des coûts estimés, "nous serons amenés à en rabattre", notamment pour les activités culturelles, préviennent-ils. Les maires considéreraient dans leur ensemble que cette réforme est "intéressante" mais "terrible" en termes financiers comme organisationnels. Si beaucoup sont toujours "dans l'esprit d'avancer" et constatent qu'ils reçoivent des réponses au fur et à mesure, d'autres sont "aux 400 coups", leur "inquiétude est teintée de colère" et ils estiment que l'Education nationale qui prétend les "associer" leur délivre en réalité des injonctions.