Pour assurer la continuité entre le lycée et l'enseignement supérieur, il faut rétablir les TPE (J-Y Le Déaut)
Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 15 janvier 2013.
Le supérieur et le secondaire sont "deux mondes qui s’ignorent", regrette Jean-Yves Le Déaut, député, dans le rapport "Refonder l'université, dynamiser la recherche" qu'il a remis au Premier ministre au terme des "Assises de l’enseignement supérieur et de la recherche". Il propose notamment "la réintroduction de travaux personnels encadrés obligatoires" en terminale, dans toutes les filières de l'enseignement général pour "préparer les futurs étudiants aux méthodologies du travail universitaire".
Afin de "développer les échanges entre enseignants du supérieur et du secondaire", les ESPE (écoles supérieures du professorat et de l'éducation) prévues par la loi d'orientation, se verront "confier des missions de formation initiale et continue des enseignants du primaire, secondaire et supérieur", ce qui devrait contribuer à "l’amélioration des pratiques pédagogiques dans l’enseignement supérieur et [à] la formation des enseignants chercheurs en matière de pédagogie".
Pour mettre en place "des mobilités croisées entre l’enseignement supérieur et secondaire", il suggère une augmentation de 500 chaque année du nombre des professeurs certifiés ou agrégés mis à disposition du premier cycle de l’enseignement supérieur, "notamment des titulaires d’un doctorat". Un certain nombre de postes de ces postes pourrait être transformés en postes de maîtres de conférence, tandis que certains doctorants ou ATERs "ayant déjà enseigné dans le supérieur" pourraient effectuer une partie de leur service dans les lycées "pour y introduire des disciplines qui jusqu’à aujourd’hui sont uniquement enseignées dans le supérieur".
Il s'agit aussi "d’améliorer de manière significative l’orientation". A ce sujet, "la question des compétences de l’État, des collectivités locales et des établissements [d'enseignement supérieur] doit évoluer et être clarifiée". Si l’État doit avoir pour rôle de définir une stratégie nationale et de diffuser les bonnes pratiques, les Régions devraient apporter à tous "une connaissance des besoins du bassin régional d’emploi" et être "en charge de la création (lorsque cela est nécessaire), de l’équipement et du maintien des centres d’orientation". Les universités regroupées devront devenir "les têtes de file" du future "service public de l’orientation territorialisé" qui s’adressera "aux étudiants actuels ou futurs" et qui "devra être sous co-tutelle du ministère de l’Education nationale et du ministère de l’Enseignement supérieur".
Jean-Yves Le Déaut propose aussi de "réserver un quota de places en STS et IUT aux bacheliers professionnels et technologiques", mais suggère aux établissements d’enseignement supérieur de développer "des formations spécifiquement dédiées à accueillir des bacheliers professionnels et technologiques". Lorsqu'ils souhaitent s’inscrire à l’Université en licence, ces bacheliers devraient bénéficier d' "un rendez-vous individuel avec un conseiller d’orientation de l’université concernée" et se voir "offrir la possibilité de s’inscrire soit directement dans la filière de leur choix soit dans une classe préparatoire universitaire à la licence".
Le rapport est téléchargeable sur le site de la Documentation française, ici.