Faut-il supprimer le redoublement ? (un article de la revue de l'AFAE)
Paru dans Scolaire, Orientation le dimanche 09 décembre 2012.
Le redoublement n'est qu'un effet des inégalités entre les individus, et "sa disparition ne supprimera pas à elle seule la cause de ces inégalités", mais "les ressources dépensées pour le redoublement peuvent sans doute être réaffectées de manière plus efficace". C'est la conclusion d'un article de Robert Gary Bobo (ENSAE) et Jean-Marc Robin (Sciences-Po) dans la dernière livraison de la revue de l'AFAE. Mais cet article vaut surtout par le passage en revue et le résumé de plusieurs études récentes, américaines, françaises et uruguayenne, qui témoignent de la difficulté du sujet, dont voici une suite d'extraits :
"Les effets de court terme du redoublement sont sans ambiguité positifs".
"Redoubler accroîtrait significativement la probabilité d'échec".
"Le redoublement [du CE2] a très peu d'effets sur les élèves [une fois arrivés] en 6ème".
"Le redoublement en 6ème n'a pas d'impact significatif sur la probabilité d'abandon" (ou de décrochage) ultérieur.
"Le redoublement en maternelle (...) [a] des effets positifs significatifs sur les notes à des tests de lecture pratiqués au cours préparatoire et à des tests de calcul pratiqués au cours élémentaire".
"Un redoublement conduit à une sortie du système scolaire sans diplôme plus fréquente et à un niveau scolaire plus faible (...) même 4 à 5 années plus tard".
"Les effets positifs du redoublement [d'une classe de collège] sont de l'ordre du 8 à 12 points (....) [et a], en ce qui concerne la probabilité d'arriver en seconde, un impact positif, de l'ordre de 2,5 points de probabilité".
Un autre chercheur "trouve des effets positifs de court terme du redoublement (...) mais [des] effets négatifs de moyen terme".
"Enjeux internationaux pour les professionnels de l'éducation", Administration & Education, 2012, n° 3. Le site ici.