La réussite des systèmes éducatifs ne se mesure pas seulement aux résultats scolaires (Pearson)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le jeudi 06 décembre 2012.
La qualité d'un enseignant ne se mesure pas seulement aux résultats scolaires de ses élèves, mais aussi à son impact social. C'est l'une des conclusions du rapport The Learning curve, mené par l'Economist intelligence Unit (EIU, bureau d'études lié à l'hebdomadaire libéral The Economist) pour "identifier les facteurs clés de l'amélioration des résultats des systèmes éducatifs". "Un taux de grossesse plus bas et une tendance accrue à épargner pour la retraite" sont ainsi des signes de bon fonctionnement d'un système éducatif.
Pour relier ces facteurs socio-économiques à l'évaluation des systèmes éducatifs, le groupe Pearson a mis en place une banque de données où figurent les caractéristiques des systèmes éducatifs, les résultats des politiques d'éducation et certaines données socio-économiques, comme le taux de chômage ou la population carcérale. The learing curve data bank rappelle aussi les résultats ds différentes enquêtes internationales sur le niveau des élèves (PISA, Timms pour les matières scientifiques, PIRLS pour le taux de littéracie). Pearson espère ainsi "ouvrir la boîte noire des données sur l'éducation".
Un nouvel indicateur
A partir de ces données, l'Economist Intelligence Unit a développé un nouvel indicateur de réussite des systèmes scolaires. Selon Hélène Dennery, DG de Pearson International, l'Indice mondial des compétences cognitives et de la réussite scolaire permet de "mettre en évidence des aspects des systèmes éducatifs souvent peu évoqués en France". Il intègre les résultats des grandes études internationales, mais aussi le taux de littératie et le pourcentage de diplômés.
L'étude menée à partir de cet indicateur rappelle que la dimension culturelle des politiques éducatives importe davantage que le niveau des dépenses publiques. "Le niveau de soutien apporté à l'éducation dans la culture environnante est plus important que l'argent", souligne la synthèse du rapport.
De la même manière, pour recruter des enseignants capables d' impulser des "évolutions sociétales positives", "il ne suffit pas de leur verser un bon salaire". La formation continue et l'autonomie pédagogique sont des facteurs tout aussi importants. Selon l'EIU, ce type de réforme est indispensable car "rien ne remplacera jamais des enseignants de qualité" pour améliorer le système éducatif d'un pays.
La France mal classée
Le système scolaire français figure à la 25e place du classement lié à ce nouvel indice, qui porte sur 40 pays. La France est le 17e pays européen et figure notamment derrière l'Italie et plusieurs pays de l'Est (Slovaquie, Hongrie, Pologne). Selon le rapport, "la Finlande et la Corée du Sud s'imposent comme les incontestables 'superpuissances de l'éducation' de ce classement". Le continent asiatique est particulièrement mis en valeur, puisque la Corée du Sud, Hong Kong, la Chine, le Japon et Singapour figurent parmi les six "meilleurs" systèmes éducatifs.
Le classement issu de l'Indice mondial des compétences cognitives et de la réussite scolaire diffère sensiblement de celui du "Legatum prosperity index", publié au début du moins dernier (lire ToutEduc L'éducation française au 19ème rang des nations). Ce dernier classe seulement 2 pays asiatiques parmi les 25 meilleurs systèmes scolaires (Taiwan et la Corée du Sud). La France occupe le 19e rang d'un classement dominé par la Nouvelle-Zélande et l'Australie, respectivement 8e et 13e selon l'indice développé par Pearson.
Le classement "Pearson" complet est disponible ici, le rapport The Learning curve ici. Vous pouvez accéder à la banque de données en cliquant sur ce lien.