Création de la journée de la petite enfance
Paru dans Petite enfance le lundi 03 décembre 2012.
Le premier jour du printemps est désormais celui aussi de la petite enfance. "Un clin d'oeil à Lian Mozère, sociologue, qui écrivit 'Le printemps des crèches', un ouvrage sur l'impact de mai 68 sur les crèches et l'ouverture qui s'en suivit", explique le communiqué. C'est un groupe de professionnels de la petite enfance - puéricultrices, éducateurs.., journalistes - qui a institué la "journée de la petite enfance" pour donner plus de visibilité à ce secteur.
L'apport pédagogique des professionnels de la petite enfance reste méconnu
"A l'origine de ce projet, nous sommes un groupe de professionnels qui organisons chaque année une randonnée d'un week-end avec une conférence. Cette année, elle portait sur l'invisibilité de l'action des professionnels", explique Laurence Rameau. directrice de la rédaction du Journal des professionnels de la petite enfance, elle a animé cette conférence avec une psychologue spécialisée dans le développement du jeune enfant. "Lors de la campagne présidentielle, la petite enfance n'a pas été au centre des débat. Loin s'en faut. On s'est concentré sur les questions scolaires." Les crèches, fait-elle remarquer, on en parle quand il y a un accident, un dysfonctionnement ou à cause du manque de place. "Mais on ne dit pas les choses positives, ce qu'on y fait, ce qui s'y passe sur un plan pédagogique." Les raisons ? "Au départ, les crèches étaient tenues par des bonnes soeurs et non par des professionnels. En outre, cette activité est perçue comme le prolongement d'un travail féminin, maternant, donné à tout le monde. A la demande de formation des professionnels, on nous renvoie vers les mères en disant 'elles y arrivent bien, elles'. Enfin, le bébé, ce stade de développement de l'être humain, n'est pas valorisé et donc valorisant."
Ouvrir les structures aux parents
Pour Laurence Rameau, "il faut davantage parler de la petite enfance de manière positive et ouvrir les structures d'accueil pour que les parents se rendent compte de ce qui s'y passe au quotidien, de la richesse de l'apport des professionnels auprès des jeunes enfants." Pour la journée de la petite enfance, ce collectif souhaite donc que les crèches organisent des portes ouvertes pour les parents, les journalistes, etc. "Elles peuvent proposer des débats, des spectacles, une fête."
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, rien n'interdit les parents de rentrer dans ces établissements. D'autant plus qu'un décret publié en août 2000 (art R 180-11) intègre "les modalités de participation des parents à la vie de l'établissement ou du service" dans le règlement intérieur de l'établissement. "Il faut donner une place aux parents. Ils doivent pouvoir entrer dans la crèche, bien sûr, mais ils pourraient aussi participer à l'élaboration du projet pédagogique ou même constituer un conseil de parents, comme dans les écoles."
Concernant la consultation citoyenne actuellement en cours (voir ToutEduc Le décret Morano sera abrogé et une "consultation citoyenne" définira les besoins des familles), Laurence Rameau craint que les parents, par méconnaissance, restreignent leur demande à une hausse du nombre de de places d'accueil.
Le décret du 1er août 2000 ici
Le mel du collectif : printempspetiteenfance@yahoo.fr
Les sites partenaires du collectif : le "Journal des professionnels de la petite enfance" ici; le "Journal des EJE" ici; le "magazine des assistantes maternelles" ici