Pour mener son "combat idéologique", l'école doit s'appuyer sur l'économie sociale et solidaire (V. Peillon)
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 23 novembre 2012.
"L'acculturation" des élèves au secteur de l'économie sociale et solidaire (ESS) est essentielle au "combat idéologique" que l'école "doit mener". Vincent Peillon a rappelé sa détermination au moment d'annoncer la signature prochaine d'un accord cadre visant à mettre en valeur l'économie sociale et solidaire à l'école. "Je veux une école laïque, une école de la bienveillance, de la coopération, de la solidarité. Pour cela, il faut faire pénétrer dans l'esprit de cette institution les valeurs de l'ESS", a-t-il affirmé le 22 novembrre.
Signé en partenariat avec le ministère chargé de l'économie sociale et solidaire et l'ESPER, qui rassemble 40 organisations de l'Economie Sociale, l'accord aura pour objectif de familiariser les enseignants et les élèves avec un secteur dont les acteurs (coopératives, associations, mutuelles), les principes et le poids sont mal connus. Pour l'ensemble des signataires, l'économie est trop souvent associée à la notion de profit, d'individualisme. "Si l'on veut que les citoyens prennent conscience de la diversité économique, il faut passer par l'éducation, a noté Benoît Hamon, ministre du redressement productif. Il est important d'acculturer et éduquer la jeunesse pour trouver des moyens de sortir de la crise."
Dans les 10 prochaines années, l'ESS devrait créer "plus de 600 000 emplois" selon Roland Berthilier, président de l'ESPER. Son enseignement est donc essentiel pour "mobiliser les nouveaux acteurs de cette économie, qui a prouvé ses vertus pendant la crise".
Du côté de l'Education nationale, l'objectif n'est pas seulement économique, mais aussi idéologique. Il s'agit de défendre les principes républicains chers à Vincent Peillon."On ne sortira pas seulement de la crise par l'économie, même s'il est essentiel d'en changer la compréhension. Il faut en même temps agir sur les esprits, les représentations des uns et des autres: l'école doit mener ce combat idéologique."
Dans sa dernière Lettre, Touteduc esquisse le profil "idéologique" de V. Peillon.