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Etats généraux du second degré: les syndicats FSU veulent engager un "rapport de force" avec le gouvernement

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 01 novembre 2012.

 "Négocier avec le gouvernement sur la base d'un rapport de force a toujours été, et reste évidemment, notre stratégie". La semaine dernière, à l'issue de la journée de synthèse des Etats généraux du second degré, co-organisés par le SNES, le SNEP et le SNEP-FSU, Serge Chabrol, secrétaire général du SNEP, a rappelé les principaux sujets de discorde entre le ministère de l'Education et les fédérations syndicales. Regroupés en quatre ateliers distincts, les syndicats du second degré s'opposent à quatre points majeurs du rapport sur la refondation de l'Ecole: "la régionalisation de la formation professionnelle, le socle commun, la place des concours et le format des pré-recrutements, qui ne doivent pas se limiter aux contrats d'avenir professeur".

 Eviter les "bidouillages locaux"

Les syndicats du second degré ont insisté sur l'importance d'un service national d'éducation, qui ne se décline pas en "bidouillages locaux". "Nous revendiquons une éducation nationale qui doit prendre en charge tous les élèves jusqu'à 18 ans". Les horaires, les options, les évaluations et les certifications devraient ainsi conserver "un cadrage national". Pour Bruno Mer du SNES, ce "cadre national fort" va au-delà des programmes scolaires: il est indispensable pour garantir à tous les personnels les mêmes droits et les mêmes statuts.

Opposé au socle commun, le SNES a fait de sa remise en question l'une des revendications des Etats généraux: "nous refusons l'idéologie du socle commun, et la logique des compétences". "Il ne peut y avoir un socle distinct des programmes, au risque de poursuivre les inégalités" ajoute Bruno Mer.

Pour lui, l'aggravation des inégalités est aussi liée aux activités périscolaires. "Il ne saurait être question de réduire le temps scolaire au profit d'un temps périscolaire des associations et collectivités. Elles ont un rôle à jouer, mais pas en concurrence avec le temps scolaire. Réduire le temps scolaire pour des activités éducatives majorées reviendrait à renforcer les inégalités territoriales donc scolaires."

Au-delà du socle commun, les syndicats demandent l'abrogation de l'ensemble des réformes du gouvernement précédent. V. Peillon a déjà annoncé la modification de la réforme de la "mastérisation" avec le retour d'une véritable formation des enseignants. A la suite du SNES (voir touteduc Comment pourvoir les nouveaux postes d'enseignants? Les propositions du SNES), les syndicats du second degré se sont félicités de l'augmentation du nombre de postes au concours externe, mais ont aussi émis d'autres revendications : l'ouverture de postes "dans toutes les disciplines, y compris pour les non titulaires", le développement de "parcours universitaires lisibles avec un cadrage national", ainsi que la mise en place "de véritables pré recrutements et des aides financières pour les élèves souhaitant entrer dans le métier".

Relations orageuses avec l'Inspection générale

Cette entrée doit être progressive, selon les syndicats, qui demandent "la reconstitution d'un vivier de formateurs pour les stagiaires, qui ne soient pas des IPR". La formation continue des enseignants doit également être découplée de la volonté des corps d'inspection, rappelle le SNES: "en rapport avec les disciplines, elle ne peut pas être seulement pilotée par les inspecteurs".

Les rapports entre enseignants et inspecteurs semblent orageux, si l'on en croit le déroulement des Etats généraux. Les enseignants se sentiraient "isolés" face aux inspecteurs. En vue de "restaurer l'autonomie de la pédagogie par rapport à l'administration", les syndicats conseillent de déconnecter le salaire des enseignants de la note qui leur est attribuée. "L'inspection ne doit pas être une sanction mais une aide pédagogique", résume Serge Chabrol.

Pour les syndicats du second degré, l'attractivité du métier d'enseignant dépend surtout de la revalorisation des rémunérations. Ils notent aussi "un véritable décalage entre le temps de travail prescrit et le temps de travail réel", aggravé par "la multiplication de taches administratives et pédagogiques". L'amélioration de la situation passerait par "la réduction du temps de service", l'attribution de "décharges de service aux professeurs principaux", ainsi que "la suppression de la journée de carence".

Un projet intersyndical pour l'Ecole?

Au-delà des revendications professionnelles, ces Etats généraux ont été l'occasion de rapprocher des syndicats dont les interventions sont souvent isolées. Dans la salle, certains syndicalistes ont cependant rappelé qu'un certain nombre de mandats du SNES ne sont pas partagés par les autres fédérations syndicales.

Des participants ont aussi souligné les divergences entre les syndicats des enseignants et ceux des parents d'élèves (FCPE) ou des lycéens. "Les parlementaires peuvent être plus sensibles au lobby des organisations qui ne représentent pas grand-chose plutôt qu'à l'écoute des grandes fédérations si celles-ci ne relaient pas les préoccupations des acteurs du secteur" a avertit Serge Chabrol.

Selon certains syndicalistes, ce rôle de relais impliquerait la réalisation d'un "projet d'école global" qui réunirait l'ensemble des syndicats FSU, premier et second degré. "La mobilisation syndicale pour un service public d'éducation réunit tous les syndicats de la FSU", a confirmé Bernadette Groison, secrétaire générale de la fédération. Les conclusions des Etats généraux du second degré seront ainsi "portées par la fédération FSU dans son ensemble".

Dépasser les débats d'experts

Les personnels d'éducation et les enseignants devraient aussi participer directement aux débats qui les concernent, estime Serge Chabrol. "Le ministère doit dépasser le travail d'expert, soit-il syndicaliste: il faut un grand débat pour l'avenir des collèges et lycées, dans lequel les personnels ne seraient pas mis de côté. Ils sont capables de prendre la mesure des transformations à opérer pour la réussite de tous."

Ce rôle actif passe par la mise en valeur des élus du personnel dans les conseils d'administration des établissements. "Il faut donner un véritable rôle aux conseils d'administration, qui ont été dessaisis de leur pouvoir ces dernières années." Les syndicats demandent que l'importance des élus du personnel soit reconnue. "On ne doit plus reprocher aux enseignants leur activité syndicale: la reconnaissance du rôle des élus du personnel passe, par exemple, par la mise en place d'une décharge horaire".

 

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