Refondation de l'Ecole : l'OZP refuse "la liquidation de l'éducation prioritaire"
Paru dans Scolaire le lundi 08 octobre 2012.
L'OZP (Observatoire des zones prioritaires) refuse "la liquidation de l’éducation prioritaire" et s'inquiète des termes du rapport de la concertation qui en propose une refondation (lire ToutEduc Refondation de l'école : les parents, l'orientation et l'éducation prioritaire). S'il n'est pas hostile à la volonté de revenir au principe initial, "donner plus à ceux qui ont moins", ni à la suppression des "labels et intitulés apparus ces dernières années", il ne faudrait pas "oublier les acquis et les avancées réalisées (...) depuis des années malgré les carences de l’institution". Les établissements RAR (ou ECLAIR) ont en effet constitué des "réseau[x] écoles-collèges rapprochant les cultures professionnelles du premier et du second degré", noué des partenariats avec le milieu environnant et inventé "de nouvelles professionnalités" avec les "professeurs référents et coordonnateurs".
Au-delà, l'OZP pose une question de fond : "qui peut croire que l’attribution de moyens supplémentaires pourrait, cette fois, suffire à réaliser ce qu’elle n’a pas pu faire jusqu’à présent : transformer les pratiques professionnelles (...) et réussir dans les territoires où actuellement le service public ne peut plus remplir sa mission ? Comment y parvenir sans un dispositif fort et piloté ?"
L'association propose donc que se combinent deux logiques, "un système généralisé de distribution des moyens aux établissements selon des critères sociaux et scolaires" et un dispositif "limité aux seuls territoires identifiés par la politique de la Ville".
Elle souligne de plus que le rapport du comité de pilotage diverge du rapport de synthèse de l’atelier "Une école plus juste pour tous les territoires" rédigé par l'inspectrice générale Anne Armand dont voici des éléments.
"S’il existe partout des élèves en difficulté scolaire, il existe aussi des lieux dans lesquels les difficultés sociales (travail, logement, santé, précarité familiale) rendent illusoire d’attendre des règles de fonctionnement, des moyens de droit commun et de l’école seule [qu’ils permettent] aux élèves de réussir à égalité avec les élèves des autres territoires". La cartographie de ces difficultés doit "se fonder sur des critères concertés, rendus publics, validés par plusieurs sources" et être mise "en cohérence" avec celle de la politique de la Ville. Dans ces établissements, il faudrait "continuer à avancer dans la création de fonctions intermédiaires susceptibles de favoriser le travail en équipe", ce qui suppose "une formation spécifique au moment de la prise de poste" et que soit favorisée "l’intervention des enseignants dans l’un et l’autre degré, pour augmenter le lien entre premier et second degré".
Ce rapport de 5 pages sur Education et territoires, très riche, est téléchargeable sur le site de l'OZP, ici.