La loi d'orientation n'est qu'une première étape (J-M Ayrault)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 05 juillet 2012.
Evoquant une "première étape dès l'automne", le Premier ministre a placé la refondation de l'Ecole dans "le temps long", au moins celui du quinquennat. Il intervenait ce 5 juillet à la Sorbonne pour le lancement de la "grande concertation". S'il ne nie pas que l'expression "refonder l'école" est "forte", voire excessive pour certains, il considère que "l'état de l'école mérite que nous l'interrogions ensemble". Elle n'a pas seulement été "malmenée" ces dernières années, c'est "l'intelligence même de sa mission" qui a été mise en cause.
Jean-Marc Ayrault s'interroge. Notre école est-elle juste? A-t-elle la confiance de la la nation ? Mais avant-tout, est-elle efficace ? La démocratisation a pour l'essentiel réussi, et l'école fonctionne pour 80 % des élèves, mais les autres se heurtent à "un plafond de verre". Il rappelle les objectitfs fixés par les deux lois d'orientation précédentse, celle de Lionel Jospin, qui voulait que 100 % des jeunes aient une qualification reconnue, celle de François Fillon, qui fixait comme objectif pour tous le socle commun. "Ces objectifs, nous ne les avons pas atteints."
Il faut donc "considérer ensemble les leviers du changement", et seule une "mobilisation générale" nous apportera "des solutions nouvelles", d'autant que plus "notre école se démocratise, plus elle apparaît comme injuste". Le Premier ministre insiste, il faut "remettre au coeur du projet éducatif l'éducation prioritaire".
Mais il faut aussi élargir l'horizon, "retrouver le temps long de la réflexion et de la maturation", ouvrir notre enseignement vers l'international, puisque les enfants d'aujourd'hui vivront dans un monde encore plus ouvert que le nôtre. Il faut aussi un "lien profond" de l'Ecole avec leterritoire. Les lois de décentralisation ont créé des "compétences partagées", mais "l'Etat lui-même a trop souvent tendance à décider avant de consulter." Il s'engage à ce que cela change.
Pour lui, cette consultation doit trouver "point d'équilibre" entre le point de vue des experts et le point de vue des citoyens.