Gouvernance dans l'éducation : Bernard Toulemonde montre l'importance grandissante de l'espace régional
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le mercredi 27 juin 2012.
Bernard Toulemonde, ancien recteur, s'interroge : notre système d’enseignement "saura-t-il rester national sans être uniforme, adapter ses méthodes de gestion sans perdre de vue la réussite de tous les élèves ?" Dans un article du dossier des Cahiers français intitulé "L’Ecole en crise ?", il analyse les "nouveaux modes de gouvernance" à la veille d’une "loi de refondation". Pour lui, avec le décret du 5 janvier 2012 relatif à l’organisation académique, le recteur est le seul titulaire des compétences déconcentrées au niveau des académies, il dispose dorénavant de 4 budgets opérationnels de programme (BOP 1er et 2e degré public, vie de l’élève et soutien). Qualifié par certains de "vice ministre", il prend, avec son équipe de "proches collaborateurs", la compétence de l’enseignement primaire qui était dévolue à l'inspecteur d'académie.
Pour l'auteur, cette "réforme" s’inscrit dans le contexte de la montée en puissance de l'espace régional qui "converge" avec le nouveau management. Ce dernier conduit à un effacement progressif de la séparation de l’administratif et du pédagogique, alors que les Régions et les Départements passent insensiblement du domaine social et du périscolaire à celui du soutien voire à l'enseignement, des langues vivantes par exemple. Avec leur implication foisonnante et grandissante sur fond de retrait étatique, l’enseignement est de fait piloté aujourd'hui par le recteur, le chef d’établissement, et les collectivités dont le rôle va s'accroître avec l’application en 2014 de la loi de 2010 et la mutualisation des services.
De Nouveaux Modes de gouvernance, Bernard Toulemonde, in Les Cahiers Français "L’Ecole en crise ?", La Documentation française, 9,80 €.