Yves Fournel : les signataires de l'Appel de Bobigny s'adresseront aux ministres la semaine prochaine
Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 15 juin 2012.
Les signataires de l'Appel de Bobigny adresseront à la fin de la semaine prochaine, ou au début de la suivante un courrier au Premier ministre et à tous les ministres concernés pour préparer la nouvelle loi d’orientation pour l’école. Ils en ont débattu ce mercredi 13. Yves Fournel, adjoint à l’éducation et à la petite enfance à Lyon, et président du réseau des villes éducatrices, présidait la réunion. Il revient pour ToutEduc sur ce projet commun et commente la contribution de la FSU.
ToutEduc : En faisant cette déclaration, la FSU fait-elle bouger ses lignes, en particulier celles défendues par le SNES ?
Yves Fournel : La réunion permettait de dire ensemble nos points d’accord, après la reprise des polémiques, la semaine précédente, autour du socle commun. La déclaration de la FSU fait bouger des lignes dans la mesure où elle affirme une conception globale de l’éducation, pas limitée au scolaire, avec l’objectif de l’épanouissement de l’enfant (voir ToutEduc, La FSU pour une éducation qui vise l'épanouissement de l'individu. Elle n'est pas hostile aux PEL). Elle pose aussi comme postulat de base que tout jeune est éducable. Elle demande l’allongement de la scolarité obligatoire à 18 ans, ce qui ne fait pas partie de l’appel de Bobigny, mais qui sera à discuter.
ToutEduc : La FSU pose aussi des conditions sur la place du PEL (projet éducatif local), notamment pour éviter trop de disparités. Etes-vous d’accord ?
Yves Fournel : Il est normal, pour la FSU, de placer l’école en premier lieu. Mais les projets éducatifs locaux ne sont pas seulement complémentaires. Nous préférons parler d’articulation, à dignité égale, entre des espaces et des temps. Mais nous savons que nous pourrons en discuter. La FSU insiste sur le rôle régulateur de l’Etat, lequel doit se traduire par des financements de projets pédagogiques, des contrats enfance-jeunesse, des contrats aidés. Nous sommes d’accord avec cela. Par ailleurs, cela n’est pas dans la déclaration mais a fait partie des discussions : la fédération approuve la présence d’un observatoire national des politiques éducatives locales.
ToutEduc : Quel est votre calendrier de travail ?
Yves Fournel : La réunion a permis de montrer qu’il n’y a pas de fracture, que chacun ne reste pas dans son pré carré. Nous allons pouvoir discuter et négocier ensemble. Après les élections législatives, nous allons peaufiner le texte commun que nous adresserons au premier ministres et aux ministres concernés. Cette lettre leur sera adressée aux alentours du 23 juin. Fin août, nous avons convenu de nous retrouver pour traduire nos demandes sous forme législative. En septembre, le projet de loi d’orientation devrait être formalisé afin d’en débattre en octobre-novembre au Parlement.