L'espacement extra large des lettres facilite la lecture des enfants dyslexiques
Paru dans Scolaire, Périscolaire le lundi 11 juin 2012.
Une étude franco-italienne révèle que l’espacement extra large des lettres, mais aussi des mots et des interlignes, facilite la lecture en cas de dyslexie. L'article de Marco Zorzi (université de Padoue) et Johannès Ziegler (laboratoire de psychologie cognitive CNRS, université Aix-Marseille) a été publié le 4 juin dans la revue PNAS (Proceedings of the National Academy of science)
Bien que les causes de la dyslexie soient toujours en débat, tous les chercheurs sont d’accord pour dire que permettre aux dyslexiques de lire un maximum de mots en un minimum de temps reste la difficulté principale à surmonter. C’est précisément à cette difficulté que répond le dispositif mis en place par les chercheurs: sans entraînement préalable 40 enfants dyslexiques français et 54 parlant italien ont pu lire 20% plus vite avec deux fois moins d’erreurs.
La langue italienne étant plus simple sur le plan de la structure orthographique que le français, les bénéfices ainsi obtenus s’expliquent pour les chercheurs par un effet de l’écartement limitant "l’encombrement perceptif", cette sensibilité des dyslexiques au masquage visuel des lettres par celles qui l’entourent. Comme la lecture est le moyen le plus approprié pour renforcer les entraînements spécifiques, notamment phonologiques, les chercheurs pensent que la mise en place de leur méthode permettra aux orthophonistes de briser un cercle vicieux en rendant "la lecture matérielle" plus facilement accessible.
L’équipe du CNRS a développé une application pour iPad et Iphone appelée Dys qui permet de tester ce système d’espacement.
Des informations à retrouver dans "Le Monde" du 9/6/12 et dans le PNAS (ici).