Tableau blanc interactif : un intérêt très limité ? (Huffington post Québec)
Paru dans Scolaire le mercredi 09 mai 2012.
Quelque 15 % des classes, dans les pays de l'OCDE, seraient équipées d'un tableau blanc interactif, alors que leur utilité n'est pas démontrée. C'est ce qui ressort du travail de deux chercheurs de l’Université de Montréal. En ce qui concerne la motivation des élèves, elle serait réelle au début, mais diminuerait avec l'usage. Pour les enseignants, son utilisation est "terriblement chronophage", d'autant que "les fonctionnalités sont plus limitées et plus complexes que sur un ordinateur et [que] les problèmes techniques sont nombreux".
Les chercheurs mettent aussi en cause la qualité des travaux sur le sujet. "Les études approfondies sont rares et ont souvent été produites par des fabricants de tableaux numériques (...). Une étude indépendante réalisée en 2008 a toutefois démontré un impact positif minime sur l’enseignement des mathématiques."
En fait, cette technologie aurait "un potentiel énorme", mais pour la plupart des enseignants, le TBI "sert uniquement comme projecteur et c’est un projecteur qui coûte drôlement cher".
La controverse est importante dans la "belle province" où le Gouvernement a décidé l'an dernier d’équiper toutes les classes d'ici cinq ans. "La majorité des tableaux [ont été] commandés à Smart Technologies, dont le lobbyiste est un ancien membre du cabinet du Premier ministre Jean Charest".
L'article du Huffington Post Québec, qui reprend une conférence donnée lors d'un colloque sur les technologies de l’information et des communications en éducation à Montréal, le 3 mai, ici. Il est signalé par le RIRE (ici).