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Réforme de l'école: parents d'élèves, spécialistes et hommes politiques ont-ils les mêmes attentes? (APEL)

Paru dans Scolaire le samedi 14 avril 2012.

"L'opinion comme les parents abordent la question de l'école non pas avec un souhait d'allègement mais de 'toujours plus', là où beaucoup de spécialistes promeuvent une approche plus en phase avec les rythmes et les capacités des enfants". Si plus de 90 % des Français estiment qu'il faut réformer l'école, on observe parfois un décalage entre l'analyse des "professionnels" et l'opinion des parents. C' est l'un des enseignements que tire l'APEL (parents d'élèves de l'enseignement catholique) d'un sondage évaluant le "sentiment des français vis-à-vis de propositions de réformes en matière d'éducation".

Une majorité de parents est ainsi hostile à la réduction du nombre d'épreuves au baccalauréat (66 %) et à la réduction du nombre d'heures de cours au collège et au lycée (53 %). En revanche, 76 % des parents d'élèves estiment qu'il faut mieux adapter les rythmes scolaires dans le primaire et 55 % veulent "diminuer l'importance des notes" à tous les niveaux.

Les propositions les plus plebiscitées concernent la création d'un "véritable métier pour accompagner les enfants en situation de handicap" et le "développement de parcours adaptés pour les élèves en difficulté": plus de 9 parents d'élèves sur 10 les soutiennent.

La formation des enseignants fait aussi l'objet d'un quasi-consensus: 84 % des parents d'élèves estiment qu'il est nécessaire d'avoir systématiquement recours à l'alternance. Ils sont tout autant à penser que les professeurs doivent être formés aux nouvelles technologies, en étant favorables à "l'utilisation pédagogique d'outils numériques par les enseignants".

Contrôle continu

L'UNAPEL a aussi interrogé les conseillers en éducation des principaux candidats à l'élection présidentielle. L'association a accordé une importance particulière à N.Sarkozy, F. Hollande, F. Bayrou et M. Le Pen. Il est possible de confronter leur projet avec les attentes des parents d'élèves sur deux sujets spécifiques.

Le renforcement du contrôle continu dans les résultats du baccalauréat oppose parents et politiques. Une très grande majorité des parents d'élèves y est favorable  (78 %). Les candidats, eux, sont ou bien clairement opposés à cette proposition (N. Sarkozy, M. Le Pen), ou bien très prudents (F. Hollande, F. Bayrou). Les conseillers éducation des candidats de droite estiment que "le contrôle continu ne garantirait pas l'égalité entre les élèves" (UMP) ou bien reviendrait à leur "faire cadeau" de l'examen (FN). A gauche, on temporise: "il n'y a pas d'urgence" à réformer un examen "dont le caractère national ne saurait être mis en cause", résume V. Peillon. Seul le Modem évoque l'éventualité de "mettre en place le contrôle continu" à condition de préserver "un examen final national".

Un partenariat public/privé sous conditions?

Parents et candidats s'accordent en revanche pour renforcer l'autonomie des établissements. 65 % des parents d'élèves estiment que les chefs d'établissement devraient pouvoir choisir leurs enseignants. A quelques nuances près, la plupart des candidats partagent cette opinion. L'autonomie des établissements, "collèges, lycées et écoles élémentaires", est "l'une des priorités" de N. Sarkozy selon son conseiller J-B de Froment; V. Peillon considère qu'il est possible d'enrayer l'échec scolaire en "donnant davantage de marge de manoeuvre aux équipes pédagogiques locales". Même son de cloche du côté de J. Gourault,  membre de l'équipe de campagne de F. Bayrou, pour qui "le dogme du contrôle étatique au nom d'un égalitarisme idéologique est une autre dérive qui conduit à l'uniformité". Seule Valérie Laupies, conseillère de M. Le Pen,  relativise l'importance de "l'innovation pédagogique" et affirme que "le choix des enseignants par le chef d'établissement n'est pas une mesure nécessaire".

Par ailleurs, l'ensemble des candidats considère que les établissements privés et l'Etat doivent rester associés, ce qui implique le maintien des subventions publiques. Seul le programme de J.-L. Mélenchon précise "qu'aucun financement public ne sera consacré à la construction ou à la rénovation d'un établissement privé".

L'UMP et le PS semblent prudemment évoquer des conditions d'attribution. J-.B. de Froment précise qu' "une partie" des moyens attribués à l'Enseignement catholique est conditionnée à "son développement dans les zones défavorisées". Pour V. Peillon, la "juste contrepartie" du financement public des établissements privés serait de les faire participer "à l'effort de la Nation en faveur d'une indispensable mixité sociale et scolaire". Le terme "quota" n'étant jamais employé, on peut supposer qu'il s'agit seulement d'un voeu pieux dans l'état actuel des choses.

Les analyses complètes du sondage et des propositions des candidats pour l'école se trouvent dans le dernier numéro de Famille & Education, le magazine de l'APEL, disponible en ligne ici.

Dans ce même numéro, l'APEL publie un entretien avec Eric de Labarre, secrétaire général de l'Enseignement catholique, à propos du "manifeste de l'Enseignement catholique". ToutEduc avait déjà proposé une synthèse de ces propositions Manifeste de l'enseignement catholique : un discours sur la méthode.

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