Les moyens de l'Education nationale : inégalités et opacité (Le Monde)
Paru dans Scolaire le jeudi 12 avril 2012.
L'Etat dépense par an et par élève du second degré 9 300 € à Paris, contre 6 185 dans l'académie de Versailles, à peine plus dans l'académie de Créteil. C'est un des éléments qui ressort d'un "rapport d'observation provisoire" de la Cour des comptes que Le Monde s'est procuré, avant que le ministère n'y ait répondu. Les magistrats n'ont trouvé "aucun élément attestant d'une politique particulière en matière de réduction des inégalités", d'autant que l'administration ne dispose d'aucune information sur les politiques territoriales. Or la participation des Régions pour les lycées varie "du simple au double" et celle des communes pour les écoles de 1 à 10.
Autre élément que souligne le quotidien, les magistrats "ont dû batailler ferme pour obtenir certaines informations" et le ministère n'a pas toujours donné suite à leurs demandes. Ils mettent en avant deux éléments qui ne sont habituellement pas pris en compte, la dépense réelle par élève en tenant compte du salaire des enseignants, et les évolutions démographiques : en 2011, "Créteil, qui gagnait 3 836 élèves dans le second degré, a perdu 426 postes, quand l'académie de Paris, qui gagnait elle, 1 000 élèves, a obtenu 20 emplois de plus." Quant au taux de scolarisation des moins de 3 ans, il est de 0,9 % en Seine-Saint-Denis et de 49 % en Lozère.
Le Monde souligne par contraste la transparence qui préside à l'attribution des moyens en Allemagne, et la progression des résultats outre-Rhin aux évaluations PISA. En "une", l'éditorial estime que "notre éducation n'est pas nationale".