Rapport Fourgous : le numérique pour construire une école de la réussite de tous
Paru dans Scolaire le vendredi 06 avril 2012.
"Le numérique rebat les cartes de l’approche pédagogique. Il permet de passer du quantitatif au qualitatif", estime dans la conclusion de son rapport "Apprendre autrement à l’ère numérique", Jean-Michel Fourgous qui s'était vu confier par le Premier ministre une seconde mission sur le sujet. Pour lui, "construire une École qui permettra à tous les enfants de s’y épanouir et de réussir" suppose que soit poursuivi "l’effort d’équipement numérique des établissements scolaires et universitaires" et que soit développé "un plan massif de formation initiale et continue pour les enseignants et leurs cadres".
Mais il faut aussi "faire évoluer les pratiques pédagogiques traditionnelles", "redonner confiance aux enseignants" qui "devraient pouvoir faire le métier qu’ils souhaitent, tel qu’ils l’envisagent" et "favoriser le local à tous les niveaux".
Pour la mission, "l’École doit revoir ses objectifs", elle n’a pas "su s’adapter à la diversification des élèves", ni voir, avec PISA, que "les meilleurs élèves sont ceux qui possèdent de solides compétences numériques". Mais en France, seuls "37 % des formateurs d’enseignants se disent à l’aise avec les TIC, contre 9 4% aux Pays-Bas".
Et si l'Ecole "ne devait posséder qu’un seul rôle, ce serait celui de faire découvrir à chaque élève le plaisir d’apprendre"; l'enseignant doit devenir un "accompagnateur, aidant ses élèves à trouver, à organiser et à gérer le savoir". Quant à la classe, elle devrait être "pensée comme en un espace ergonomiquement flexible où les technologies mobiles sont privilégiées" pour favoriser la collaboration et la créativité. Les élèves devraient d'ailleurs "être au contact de la recherche et de l’expérimentation dès le plus jeune âge". Or "les TICE facilitent les apprentissages individualisés, collaboratifs, créatifs. Elles permettent de faire évoluer le système d’évaluation-sanction vers un système d’évaluation-accompagnement." Elles permettent aussi aux enseignants de gagner beaucoup de temps, en termes de correction de copies par exemple.
La mission n'ignore pas "l’échec de l’expérimentation School of the Future, à Philadelphie", mais considère qu'elle a mis en évidence un problème de leadership. La mission plaide encore pour "la création de ponts École-entreprise", l'ouverture "vers les familles, les associations, les entreprises..."
Le site de la mission, ici.