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"L’école ne sait pas toujours comment appréhender le problème du harcèlement." Pour lutter contre ce phénomène, le ministère de l’Education nationale mise sur une campagne nationale d’information, lancée mardi 23 janvier. Elle repose sur l'exploitation des medias traditionnels (campagne TV, numéro vert) et des réseaux sociaux (application facebook, site internet). Pour Jean-Michel Blanquer, directeur général de l'enseignement scolaire, il s’agit de responsabiliser l'ensemble des acteurs du système scolaire, "parents, enseignants, chefs d'établissement, CPE, infirmières scolaires" car "la remédiation doit venir du terrain".

Des guides en guise de formateurs?

"Connaître et faire connaître le problème du harcèlement" était le premier axe d’action annoncé par Luc Chatel lors des « assises nationales de la lutte contre le harcèlement à l’école », en mai dernier (voir toutEduc [#3618] ). Cependant, le ministre avait aussi insisté sur la formation du personnel scolaire « aux savoirs professionnels de base », reprenant ainsi une des principales préconisations du rapport rédigé par Eric Debarbieux (voir ToutEduc Violence scolaire: "Faire de l’École la plaque tournante des services offerts aux jeunes en difficulté et à leurs familles." ). Or, mardi 23 janvier, aucune mesure n'a été annoncée concernant la formation des enseignants ou leur mise en relation avec des professionnels .

Le ministère a seulement annoncé la mise en ligne de deux guides pour « mieux former le personnel scolaire au repérage des enfants harcelés ». En termes de formation initiale, J-M Blanquer rappelle que "le harcèlement figure déjà parmi les compétences que les futurs enseignants doivent acquérir au cours de leur formation". L'évaluation de cette compétence est prévue par l'épreuve "agir en fonctionnaire de l'Etat", qui met les enseignants aux prises avec "des études de cas concrets" comprenant le problème du harcèlement.

Vers une formation modulaire?

Cependant, J-M Blanquer reconnaît qu'un repérage efficace des problèmes de harcèlement passe par le développement des interactions entre « monde universitaire et monde scolaire ». C'est pourquoi il estime que "les masters en alternance sont le lieu privilégié pour développer des expériences de formation des enseignants au problème du harcèlement". Le masters en alternance ont été mis en place par plusieurs universités à la rentrée 2011.

 J.-M. Blanquer annonce le développement de "formations de formateurs" dans les universités qui le souhaiteront. «Des modules de formation vont aller en se développant » à partir "d'expériences pilotes" menées par les universités volontaires.

Dans son rapport, Eric Debarbieux recommandait aussi la mise en place d' une "conférence nationale sur la formation des enseignants", ainsi qu'un "Haut Conseil à la formation". Le gouvernement n'a pas retenu ces options. J-M. Blanquer a ainsi expliqué à toutEduc qu"il existait déjà "des institutions performantes". Selon lui, "il suffit de renforcer la place du harcèlement au sein de celles-ci". La mise en place d'un comité de réfléxion sur la formation des enseignants ne s'impose pas car "le conseil scientifique, dont Eric Debarbieux est président, remplit en quelque sorte cette fonction".

 

Le plan de lutte contre le harcèlement est détaillé sur le site du ministère de l'Education Nationale, ici.