Jean-Luc Mélenchon pense nécessaire un nouveau consensus pour l'Ecole
Paru dans Scolaire le mardi 31 janvier 2012.
Jean-Luc Mélenchon défend une "Ecole de l’égalité", et défend "cette Ecole unique au monde (…) tant dénigrée… et à qui on demande de régler tous les problèmes". Le candidat du Front de gauche a présenté, hier lundi 30 janvier, ses vœux "à la communauté éducative". Pour lui, "l’Ecole construit le peuple", elle change et dès lors, "le peuple [est] différent à chaque génération".
Il estime qu'il revient au politique d'assigner une mission à l'école et de redonner du sens au métier enseignant. C'était le sens de son intervention qui ne portait pas sur les mesures à prendre à la rentrée, ni sur des "bricolages, un poste ici ou là". Il ajoute que "la Gauche croit à la perfectibilité constante de l’être humain" et que "tout le monde est capable d’être éduqué". Il fait le pari qu’un consensus peut se dégager au-delà des lignes de partage traditionnelles.
Il dénonce les discours qui vantent l'apprentissage, et qui contribuent, selon lui à persuader 120 000 jeunes de sortir chaque année du système scolaire. Il faut en revanche "redonner sa noblesse" à l'enseignement professionnel qui permet aux enfants des "invisibles" d'entrer dans la vie active à plusieurs niveaux. Il estime de plus que le Pouvoir a relâché l'effort qui avait initié par la dynamique des "80 % au niveau bac".
Il dénonce également la politique actuelle, les atteintes contre la laïcité et les suppressions de postes alors même que se prépare "l’arrivée de 8 millions de jeunes supplémentaires" sur les bancs des écoles.
François Cocq, secrétaire national du Parti de Gauche, répondant aux questions de ToutEduc, ajoute que, en termes de moyens, "on atteint l’os", et indique qu'il va falloir "un retour des 70 000 postes perdus".
ToutEduc : plus qu’un collectif budgétaire ?
François Cocq : Nous sommes attendus sur cette question, mais plus encore sur la mission de l’Ecole que nous proposons à la société.
ToutEduc : Avec le recul, que pensez-vous des conséquences des idées de "mai 68" sur l’enseignement, la non-directivité par exemple…
François Cocq : J’ai trop vu l’opposition entre les "Pédagos" et les "Républicains"… On doit la dépasser. Nous cherchons de même à dépasser "l’égalité des chances" pour passer à "l’Ecole de l’Egalité".
ToutEduc : Cette Ecole est-elle soluble dans l’Ecole fondamentale, de 3 à 16 ans ?
François Cocq : Nous voulons qu'avec les moyens nécessaires, soit reconnue la capacité de tous à entrer dans les apprentissages scolaires et qu'il soit mis fin à l'école "machine à trier". Notre projet est aussi d’arrêter avec l'idée que la fin du collège correspond à un cap fatidique...
ToutEduc : …donc la poursuite d’un enseignement général au lycée avec un bac au bout ?
François Cocq : ... avec un diplôme républicain reconnaissant les formations scolaires. Nous voulons l'extension de l'obligation scolaire de 3 à 18 ans.
Pour les propositions du Front de Gauche, voir ToutEduc Le Front de gauche pour une "Ecole de l'égalité".