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Education prioritaire, socle commun, définition des établissements : les propositions des candidats

Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 19 janvier 2012.

Education prioritaire, socle commun, constitution d'équipes enseignantes et définition des établissements : l'OZP (Observatoire des zones prioritaires) réunissait hier, mercredi 18 janvier, les représentants des principaux candidats à l'élection présidentielle (hors le FN). Voici les principaux éléments de leurs déclarations. 

Jacques Groperrin précise que le programme du candidat de l'UMP est "encore en gestation" et qu'il s'exprime au nom de sa famille politique, mais aussi en son nom personnel. Dans le bilan de Nicolas Sarkozy en matière d'éducation, il met en exergue "la relance du socle commun", et conteste que le président de la République y renonce [comme son discours de voeux avait pu le donner à penser, ndlr, N. Sarkozy : réformer le collège, redéfinir le métier d'enseignant, "réhabiliter le savoir"... et N. Sarkozy : Ce qui ne figure pas dans ses voeux aux personnels de l'éducation]. Il cite encore parmi les acquis de la mandature la "culture du résultat" et le "développement d'une ambition scolaire", alors que les enseignants auraient tendance à dire à certains de leurs élèves que les études longues, "ce n'est pas pour toi". Il ajoute : "on est persuadé de l'importance de l'effet maître", mais aussi de l'effet "chef d'établissement". Il est partisan de la mise en place d'écoles du socle commun et il est convaincu qu'il faut "mettre le paquet" sur les grandes sections, le cours préparatoire et le CE1, peut-être avec des formules du type 3 classes pour 4 enseignants.

Interrogé sur la formation des enseignants, il estime qu'il aurait fallu "réfléchir autrement", et pense que le concours d'admissibilité devrait être placé au niveau L3, accueillir 120 à 130 % d'étudiants par rapport au nombre de postes ouverts, leur donner une formation pendant deux ans, pour un concours au niveau M2 "très professionnel". 

Olivier Masson, qui représentait Europe Ecologie les Verts, estime nécessaire de "repenser l'éducation prioritaire", marquée par un "empilement de dispositifs". Il insiste sur "l'approche territoriale" des écologistes, et sur la nécessité de raisonner sur des "bassins de vie" plutôt que sur des "bassins d'éducation". Il estime par ailleurs qu'il faudrait "rendre publics les budgets des établissements", de façon qu'on se rende compte que les établissements de la périphérie sont moins bien dotés que ceux du centre ville. 

EELV propose de limiter à 12,5 % le nombre des établissements en éducation prioritaire, de valoriser la mobilité des élèves, de donner un rôle à l'éducation populaire, et de soutenir l'innovation avec des équipes d'enseignants volontaires, dont la constitution suppose qu'ils aient le temps de mûrir un projet. Il évoque aussi la constitution, à l'intérieur d'établissements, d'équipes qui pourraient se voir confier, sur deux ans par exemple, le suivi d'un groupe d'élèves.

Bruno Julliard précise d'emblée que tous les arbitrages ne sont pas rendus, mais que François Hollande appellera "à une transformation en profondeur" d'un système scolaire "profondément sélectif". Il est, pour lui, nécessaire de réformer la formation des enseignants, mais la question de la position du concours n'est pas encore tranchée. Il évoque une formation continue rendue obligatoire et souligne l'importance des pré-recrutements. 

En ce qui concerne le socle commun, il en accepte "la conception d'origine" mais considère qu'il faudrait "en repenser en partie le contenu", et il évoque, "à terme", des "écoles du socle commun", ou du moins une "rupture atténuée" entre l'élémentaire et le collège. Partisan d'une "relance de l'éducation prioritaire", il sait bien qu'une mandature ne suffira pas à rééquilibrer la répartition des moyens avec les établissements de centre ville, mais la publication des budgets en euros, et non pas en postes constituerait "un électrochoc".

Pour favoriser la stabilité des équipes, il pense qu'on pourrait, par exemple, dans les établissements difficiles, diminuer le temps de service devant élèves, "mais pas le temps de présence dans l'établissement". Il faut aussi que les attributions de moyens fassent l'objet d'un engagement relatif à leur pérennité. Il insiste sur la nécessité d'une réelle démocratie dans les établissements. 

En ce qui concerne les internats d'excellence, qui sont "très coûteux" et pour lesquels on attend un rapport "cinglant" de la cour des comptes, ils n'ont pas "vocation à perdurer longtemps", même s'il sera impossible de les supprimer immédiatement. De même pour le programme Eclair, qui "fait partie des points en arbitrage".

Au nom du PCF, Henriette Zoughebi veut "redonner à l'école un sens général dans la société" et veut qu'elle ait "la même ambition pour tous les jeunes". Il faut donc redéfinir les programmes en pensant à "l'élève qui n'a que l'école pour réussir", et penser "la globalité" du système scolaire, plutôt qu'établissement par établissement. Il faut également "investir dans la recherche en sciences de l'éducation" pour "repenser les pratiques". Pour que tous les élèves acquièrent une culture commune, il faut en effet travailler sur la formation des enseignants et sur leur nombre. Elle considère que la scolarité des deux ans constitue "une aide aux acquisitions de base".

Elle demande que soient articulées politique scolaire et politique du logement, avec une lutte contre les ghettos, "y compris les ghettos de riches". Elle précise que la Région Ile-de-France, dont elle est vice-présidente, "n'a pas mis un centime dans les internats d'excellence", qui constituent "une terrible arnaque". 

Interrogée sur les budgets des établissements, elle insiste sur l'importance, à côté du budget global, d'éléments qui peuvent sembler marginaux, mais qui sont très importants: "nous [la Région IdF, ndlr] venons de décider une augmentation des crédits pédagogiques pour les lycées" qui ont le plus d'élèves relevant des systèmes sociaux, un tiers environ des établissements. 

Sylvain Canet, intervenant au nom du Modem, insiste sur  le nombre d'élèves en difficulté, et parle de "situation d'urgence". Il faut pour lui "dès le primaire, agir sur les fondamentaux", "sanctuariser les moyens" de l'Education nationale à défaut de pouvoir les augmenter, "rassurer et rassembler la population enseignante", repenser la formation initiale pour "mieux professionnaliser", notamment en ce qui concerne la gestion de conflits et les rapports au quartier, "identifier les bonnes pratiques" et les expériences qui peuvent être menées par les établissements, les territoires et les associations d'éducation populaire, par exemple pour l'accueil des enfants dont les mères ont des horaires atypiques... Il faut "libérer du temps" pour que les enseignants travaillent avec leurs partenaires extérieurs. Mais il insiste aussi sur la nécessité d'un "pilotage de proximité" et prend pour exemple le temps consacré à la lecture au cours préparatoire, qui varie du simple au double selon les enseignants.

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