Décrochage : l'efficacité du dispositif devra être mesurée sur les jeunes sans qualification, et non pas sur celui des "décrochés"
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 11 janvier 2012.
Le nombre des "décrochés" est de 223 000 jeunes, de 16 à 18 ans pour l'essentiel, qui étaient dans un établissement scolaire au mois de juin et ne sont pas inscrits quelque part au mois de septembre, dont 156 000 sont "perdus de vue", répond à ToutEduc, Luc Chatel, interrogé sur le sujet à l'occasion des voeux à la presse. Il évoque une politique volontariste, et donne l'exemple de l'académie de Nancy-Metz, où 90 % des jeunes qui ont été reçus par la plate-forme mise en place se sont vu proposer une solution.
Son entourage explique la différence d'ordre de grandeur entre cette quantité et le nombre des sorties sans qualification du système de formation initiale, de l'ordre de 50 à 60 000 jeunes par une distinction entre "le flux" et "le stock". A un moment donné, entre 16 et 18 ans, ils sont "décrochés". Les enquêtes "emploi" sur lesquelles se fonde la DEPP (la direction statistique du ministère) pour quantifier les sorties du système éducatif se fondent sur un panel de 18-25 ans, dont elles examinent la situation, qui a pu changer entretemps. Il faut donc comprendre que, trois sur quatre de ces jeunes "décrochés" à un moment donné ont trouvé, via un dispositif régional par exemple, un moyen d'obtenir une qualification de niveau V.
L'entourage du ministre fait également remarquer que les inscriptions dans les CFA sont comptabilisées au 1er janvier, ce qui crée une zone supplémentaire d'incertitude sur les chiffres.
La question est donc de savoir si le dispositif mis en place par le Gouvernement sera capable d'orienter efficacement bon nombre de ces jeunes qui risquent sinon de se retrouver sans qualification quelques années plus tard.