Un nouveau code de déontologie pour les enseignants suisses romands
Paru dans Scolaire le lundi 05 décembre 2011.
Les enseignants suisses romands se dotent d'un nouveau code de déontologie. C'est l'une des décisions prises lors du congrès de leur syndicat à Colombier le 3 décembre. Ce "syndicat", héritier d'une association professionnelle créée il y a près de 150 ans, a le monopole de la représentation des enseignants de la scolarité obligatoire, de 4 à 16 ans, et compte aussi quelques adhérents dans le "secondaire 2" et dans l'enseignement professionnel. Certains de ses membres ont participé à l'élaboration du PER (Plan d'études romand) et le SER approuve ce passage "d'une liste de ce que l'enseignant doit faire" à "ce que l'élève doit devenir". Ce texte concerne l'ensemble des cantons francophones, qui ont "une longueur d'avance" sur les cantons alémaniques. "Des 1967, nous avons lancé la réflexion sur des moyens communs", alors que chaque canton a son ministre de l'éducation, et son système éducatif. En 2003, la "Conférence intercantonale de l'instruction publique de la Suisse romande et du Tessin" avait publié une déclaration "relative aux finalités et objectifs de l'Ecole publique" (téléchargeable ici). Le terrain était donc préparé de longue date.
Cela n'exclut pas certaines "résistances et inerties", certaines incompréhensions aussi. "A Genève, les élèves d'origine suisse sont aujourd'hui minoritaires, et nos collègues qui sont dans le Valais profond ont un peu de mal à imaginer nos pratiques." C'est ce qui explique que le SER ait rédigé un "livre blanc" pour "un humanisme scolaire" (voir ToutEduc, "Pour un humanisme scolaire", les propositions des enseignants suisses romands) : "nous avions besoin de nouer la gerbe, de répondre au désarroi sur le terrain en concrétisant avec des mots une culture commune."
Pourtant, lors du congrès, la rédaction et le vote des résolutions ont été parfois "très difficiles" et le SER adoptera sans doute les façons de faire de leurs homologues alémaniques, un congrès ouvert, de "brainstorming", et un exécutif, qui, en fonction de ce qui a été dit, rédige en petit comité des textes qui sont ensuite soumis à l'approbation des adhérents, pour éviter de passer "trop de temps sur des virgules".