Quel chef faut-il pour un établissement autonome ?
Paru dans Scolaire le vendredi 18 novembre 2011.
"Nous avons en France une conception très verticale de l’organisation", remarque Bernard Desclaux sur son blog à propos des propositions de l'UMP sur l'autonomie des établissements scolaires. Pour le parti présidentiel, ils seraient dirigés par un chef doté du pouvoir de recruter son personnel comme dans une entreprise. Se fondant sur les travaux de Romuald Normand (ex INRP), il s'interroge sur "la notion de leadership telle quelle fonctionne dans les pays anglo-saxon".
En France, "il y a un chef qui sait, qui contrôle, qui a la maîtrise, et le reste de l’organisation est constitué de ceux qui exécutent (...) le savoir et le statut justifient le pouvoir sur les autres (...) Si l’un a du pouvoir, alors il a le pouvoir, et les autres ne l’ont pas", chacune des parties rejetant sur l'autre la responsabilité des échecs. Ne pourrait-on pas plutôt se demander comment faire pour qu' "une personne ou un groupe exerce une influence (...) afin de structurer une ou des activités (...) au sein d’une organisation"? On passe alors d'une conception formelle de l'organisation, reposant sur l’autorité, à "une dynamique collective de travail" et à "une transformation effective des attitudes, motivations, comportements". Il ajoute que le "leadership" peut-être distribué et qu'un enseignant peut être un leader, notamment s'il joue, au sein de l'établissement, un rôle de formateur.
Cette conception du leadership est incompatible avec la mise en concurrence des établissements, conçue comme "moteur du changement interne des établissements".
Le blog de Bernard Desclaux, ici(sur Educpros). La conférence de Romuald Normand ici.