Pédagogie : le ministère veut une articulation maternelle-élémentaire et répondre à Pisa
Paru dans Scolaire le jeudi 20 octobre 2011.
"Pour donner toute son efficacité à l'aide aux élèves, une étroite coordination entre la grande section, le CP et le CE1 est indispensable", estime la direction de l'enseignement scolaire (ministère) qui tire dans une circulaire les enseignements de l'évaluation de CE1. Celle-ci montrerait que "la lecture à haute voix est mieux maîtrisée", mais que "la compréhension en lecture silencieuse évolue peu".
Elle considère que "la maîtrise de la lecture et de l'écriture va de pair avec une meilleure connaissance de la langue comme la capacité à résoudre des problèmes avec la maîtrise des opérations et des nombres", et que cette complémentarité se travaille "dès la maternelle", notamment dans le cadre de "l'aide personnalisée".
Elle ajoute que "la compréhension en français comme en mathématiques requiert un entraînement spécifique" et qu'il faut que "très tôt, les enfants [soient] placés face à des problèmes, [et soient] mis en contact avec des textes complexes". Cet apprentissage "relève d'une pédagogie structurée", s'appuyant par exemple sur "les échelles lexicales" : "la mémorisation d'un vocabulaire choisi pour sa fréquence et son usage scolaire est privilégiée."
En mathématiques, "de petits problèmes de la vie courante doivent être proposés très tôt et régulièrement aux élèves" et l'élève doit pouvoir "tenter des solutions" sur son cahier de brouillon : "l'examen des traces des recherches par le maître est toujours riche d'enseignements sur les erreurs commises (...) Les élèves doivent être confrontés régulièrement à des problèmes de la vie réelle (achats, utilisation de la monnaie). Les conversions de mesures (heure-minute, mètre-centimètre, kilogramme-gramme, euro-centime d'euro) doivent être davantage travaillées."
Il s'agit donc de "renforcer tous les automatismes de base en les liant étroitement avec un enseignement de la compréhension".
Selon la circulaire, le nombre des élèves les plus en difficulté en français "baisse de 1 % [sic] par an depuis 2009" et serait de 7,5 % contre 9,5 % en 2009", tandis qu'il n'a pas évolué en mathématiques, restant à 10 %. Le texte ne fait pas allusion aux résultats de Pisa, dont l'analyse souligne les difficultés des élèves français face aux "problèmes de la vie réelle", et leur peur de laisser la trace de leurs erreurs, ou de s'engager en rédigeant une réponse argumentée (ToutEduc, Ce que Pisa nous apprend, et ne nous apprend pas (IFé)).
La circulaire est publiée au BO de ce jeudi 20 octobre (ici).