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Elections professionnelles: Bernard Kuntz explique pourquoi il a rejoint FO

Paru dans Scolaire le mercredi 06 juillet 2011.

"Pour moi, nous n'avions pas d'autre solution que de passer un accord avec la confédération FO, sauf à disparaître aux prochaines élections professionnelles", explique Bernard Kuntz, ancien président du SNALC*-CSEN, qui a quitté cette formation. Une bataille interne a vu la victoire de ceux qui préconisaient au contraire une alliance avec le SNCL* (FAEN) et la CFTC (voir Syndicats enseignants: un front "républicain"). Il revendique un "acte individuel": "je n'ai pas cherché à débaucher des gens et je ne suis pas allé trouver Jacques Paris, secrétaire général du SNFOLC* en lui disant 'je vous amène des sections', mais je constate qu'un mouvement d'opinion a lieu et que des personnes issues des syndicats de la CSEN ont rejoint FO.

Selon ses calculs, le "front républicain" SNALC-SNCL-SCENRAC** pourrait obtenir un siège au niveau national lors des élections professionnelles de cet automne, les premières régies par les nouvelles règles de représentativité. "Mais cette démarche n'est pas la mienne : il importe plus de s'inscrire dans la démarche idéologique d'une grande confédération que de procéder à de simples accords dans un but électoral", ajoute-t-il.

Interrogé par ToutEduc sur les différences entre le SNALC et FO, il insiste sur l'appartenance à une confédération: "ça oblige à une réflexion plus approfondie, on ne peut pas en rester au réflexe corporatiste quand on côtoie d'autres professions." De plus, FO n'est pas "sur une conception pédagogique fermée". Sa défense du statut l'amène à défendre la liberté pédagogique, donc à laisser aux enseignants le choix de leur style, plus ou moins traditionnel.

Jaques Paris ajoute que son syndicat défend le principe d'heures de cours dédiées à des disciplines, mais que cela n'empêche pas les enseignants de travailler ensemble. Il en profite pour expliquer que les "accords de Bercy" vont provoquer la disparition de nombreux syndicats minoritaires et la constitution de deux pôles, l'un avec la CGT et la FSU, l'autre avec l'UNSA et la CFDT, tandis que FO constituera un groupe à part .Il ajoute que la FNEC-FP* ne se joindra pas à la grève du 27 septembre, destinée à peser sur le budget 2012, alors qu'il faudrait "obtenir des résultats sur les conditions de cette rentrée-ci". Il ne veut pas qu'on passe par profits et pertes les suppressions de postes du budget 2011, ni "les 18 200 postes qu'a permis d'économiser la réforme de la formation des enseignants". Il s'agit pour lui de "préparer une vraie grève, sur de vraies revendications".

Il n'exclut toutefois pas une action commune sur le baccalauréat, si plusieurs fédérations se retrouvaient pour affirmer leur attachement à un examen national, anonyme, qui sanctionne un enseignement de second cycle et constitue un premier grade universitaire. Il s'inquiète de l'instauration d'un contrôle continu, déguisé en contrôle en cours de formation, pour les langues vivantes et pour le nouvel enseignement d'informatique. Il rappelle que son syndicat est opposé à la réforme du lycée, qui "passe en première" à la rentrée , et dont il souhaite l'abandon, "notamment parce qu'elle diminue les heures de cours disciplinaires et conduit à une disparité toujours plus grande des établissements du fait de leur autonomie".

* Dans les lycées et collèges publics, hors enseignement professionnel, les principaux syndicats sont le SNES-FSU (syndicat national des enseignements de second degré), le SGEN-CFDT (syndicat général de l'Education nationale), le SE-UNSA (syndicat des enseignants), le SNFOLC (syndicat national FO des lycées et collèges), le SNALC-CSEN (syndicat national des lycées et collèges), le SNCL-FAEN (syndicat national des collèges et lycées). Il faut y ajouter le CNGA (CFE-CGC) et le SCENRAC-CFTC.

Le syndicat FO des lycées et collèges s'inscrit dans la fédération FNEC-FP (fédération nationale de l'enseignement, de la culture et de la formation professionnelle), elle-même membre de la confédération CGT-FO.

Le SNALC et le SNCL sont "apolitiques". Le premier fait ses meilleurs scores parmi les professeurs agrégés, le second, hériter du SNC, le syndicat des professeurs de collèges, fait ses meilleurs scores dans le premier cycle. D'abord isolés, ils ont constitué des fédérations (loi Perben), la CSEN pour le premier (membre de la Confédération européenne des syndicats indépendants), la FAEN pour le second. Celle-ci a su attirer la seconde organisation des chefs d'établissement, "ID", elle-même constituée de la réunion de plusieurs organisations minoritaires. 

A noter que l'un des deux grands syndicats de l'enseignement professionnel, le SNETAA, a rejoint FO (voir Syndicats: le SNETAA devient le SNETAA-FO, le SNALC se présente seul), l'autre étant la CGT.

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