Philippe Meirieu plaide pour l'insertion de l'Ecole dans son environnement avec un projet éducatif
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 14 juin 2011.
Les Cahiers pédagogiques publient un entretien avec Philippe Meirieu (professeur en sciences de l'éducation, vice président EELV du Conseil régional Rhône-Alpes) dans lequel il estime que "l’état des lieux de la maison Éducation nationale est bien sinistre". Il dénonce le "libéralisme autoritariste" d'un gouvernement qui recule "sur les ambitions du service public" et met en place "une prolétarisation institutionnelle des enseignants" puisqu'on transfère "l’intelligence des professeurs sur l’institution technocratique".
Pour lui, il faut "inscrire la question de l’école dans la question plus vaste de l’éducation" pour prendre en comte "la dimension familiale, la dimension des 'tiers lieux' associatifs, la dimension des médias". Il se dit déçu que les projets du PS comme de l'UMP "se résument à des projets de réforme de l’institution scolaire", sans réflexion sur la complémentarité avec les autres acteurs. Il appelle à la création d'un "Conseil supérieur de l’éducation" et ajoute "et pas de l’école". Il propose aussi la possibilité de constituer à l'intérieur des établissements des unités pédagogiques regroupant quatre classes de même niveau ou de niveaux différents, encadrées par une équipe d’enseignants volontaires. Il demande qu'on revoie le système d’évaluation, avec des unités capitalisables, plutôt que des examens "où un 13 en physique peut rattraper un 7 en français".
Il plaide encore pour que l’école soit "à elle-même son propre recours", ce qui "impose de construire des bassins de formation afin de mettre en place un 'service public d’éducation en réseau' où chaque élève peut être accueilli et pris en charge".