Harcèlement numérique: ce que Luc Chatel et e-Enfance mettent en place
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Justice le lundi 06 juin 2011.
Luc Chatel évoque "l'enfer que peuvent vivre certains élèves", et certains enseignants, victimes de harcèlement numérique, notamment via les réseaux sociaux. Il a signé ce lundi 6 juin, avec e-Enfance une convention et détaillé la procédure à suivre pour lutter contre ce phénomène. Un guide sera publié pour aider à la mise en place d'actions de prévention, auxquelles participera la refonte du B2i. Lorsqu'un fait de harcèlement est porté à la connaissance du chef d'établissement, celui-ci ne doit pas répondre aux parents qu'il s'agit d'un phénomène extérieur au périmètre scolaire. Il peut prendre des sanctions et apporter éventuellement son soutien à un dépôt de plainte. Il transmet le signalement à e-Enfance qui peut transmettre à Facebook, qui pourra prendre toutes les mesures utiles, y compris la fermeture du compte du harceleur.
e-Enfance, association créée en 2005, avait déjà passé un accord cadre avec le ministère en 2006, et emploie deux à trois "écoutants" pour son numéro "indigo" 0820 200 000. "Net écoute" s'inscrit dans le cadre du programme européen "Safer internet". L'association est également en rapport avec l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication.
Interrogée par ToutEduc sur l'ampleur du phénomène, Justine Atlan, qui représentait e-Enfance et qui avait mentionné un appel par jour relatif à un harcèlement entre élèves, estime que l'association pourrait doubler son équipe d'écoutants, qui sont également amenés à intervenir dans les établissements scolaires en direction des élèves et des parents. En ce qui concerne le financement de ses actions, elle cite la Commission européenne et le programme "safer internet" et "remercie" le ministère de l'Education nationale. La convention signée ce matin précise que le ministère soutiendra l'association "par l'attribution d'une aide financière sous forme de subvention" mais ne donne aucun chiffre.
Par ailleurs, l'établissement et l'association devront être attentifs aux règles en vigueur lorsqu'ils seront amenés à échanger des données à caractère personnel. La CNIL, présente à cette signature, indique recevoir chaque mois "20 à 30" plaintes d'enseignants harcelés. Elle précise que ce chiffre est en augmentation, puisqu'il était d'une dizaine l'année dernière (Sur l'action de la CNIL, lire aussi La CNIL annonce le renforcement de son action en direction des enfants, des jeunes et des recruteurs.).