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L'efficacité des politiques éducatives, une comparaison Canada / USA

Paru dans Scolaire le mercredi 01 juin 2011.

"Les résultats du Canada en éducation sont fort supérieurs à ceux des États-Unis, comme en témoignent tous les classements internationaux", notamment PISA: l’écart entre les deux pays équivaut à une année scolaire complète. Comment expliquer cette différence? Ben Levin (Université de Toronto) propose plusieurs explications, dans un document téléchargeable sur le site de l'OZP. Les premières sont d'ordre sociologique, "on trouve au Canada moins d’inégalités en général, moins de pauvreté des enfants, beaucoup moins de familles à revenu très bas, de meilleurs logements, moins de criminalité, moins de mortalité infantile (...) Les immigrants sont mieux soutenus dans leur adaptation au Canada. La différence est plus respectée." D’autre part, les financements sont plus équitables, les  enseignants "plus qualifiés et motivés", les écarts "moins marqués dans la qualité des écoles", même si les performances des écoles autochtones restent faibles.

 Le chercheur conteste les orientations retenues aux USA, où l'on cherche à distinguer les bonnes et les mauvaises écoles (voir Qu'est-ce qu'un "bon établissement"? Les Etats-Unis devront répondre à cette question)  et à rémunérer les enseignants au mérite. Il faut au contraire "s’engager à rendre CHAQUE école au moins convenable."

Mais surtout, le chercheur est circonspect lorsqu'il s'agit d'innovation. Une organisation qui n’innove pas est appelée à disparaître, mais trop d’innovation peut également nuire. Mieux vaut s'appuyer sur ce qui marche. Ben Levin se souvient "de nombreuses innovations largement promues et adoptées en éducation, mais qui ne se sont pas propagées ou n’ont pas produit des avantages durables". Il évoque les "classes ouvertes" et "l’éducation compatible avec le cerveau", mais aussi les technologies de l’information, qui n'ont pas eu jusqu'ici "un impact discernable sur l’apprentissage des élèves". 

En revanche, parmi les recettes éprouvées, il cite "l’évaluation formative et l’auto- évaluation", et ajoute que "beaucoup d’autres pratiques d’évaluation, telles que l’établissement de moyennes de notes ou le recours à des notes pour contrôler le comportement ont des effets négatifs", tout comme le redoublement. Il dénonce "la croyance répandue selon laquelle l’échec est une bonne leçon de vie pour les enfants", alors qu'il "tend à réduire l’effort, plutôt qu’à l’augmenter". 

Il cite encore, parmi les bonnes pratiques, tout ce qui tend à améliorer la motivation des élèves: "des tâches qui en valent la peine, de l’autonomie quant à la réalisation, une bonne rétroaction, de bons collègues de travail, la possibilité d’apprendre et de s’améliorer". 

Encore faudrait-il que les politiques définissent "un petit nombre d’objectifs simples, clairs et puissants, maintenus au fil des ans,", qu'une "approche positive [aide] les gens à s’améliorer" et qu'on aide les établissements et les "groupes de population qui tirent de l’arrière". Il faut surtout travailler sur de petites améliorations plutôt qu'espérer "des percées ou transformations géantes, lesquelles sont rares".

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