Rapport de la médiatrice: les violences dans le primaire et la gestion des ressources humaines
Paru dans Scolaire le lundi 30 mai 2011.
Un élève atteint d'une cécité totale doit, pour suivre sa scolarité, bénéficier d'un ordinateur équipé et être accompagné d'un(e) auxiliaire de vie scolaire. Mais l'administration n'a pas les moyens, il faut faire un appel d'offre, elle a égaré le dossier... L'intervention d'un médiateur académique permet que le dossier soit retrouvé, de s'apercevoir qu'on a le budget, qu'il n'y a pas besoin d'appel d'offre et, 
"dans la foulée", de régler le problème de l'AVS... C'est l'une des affaires relatée dans le rapport 2010 du médiateur de l'Education nationale et de l'enseignement supérieur, présenté à la presse ce lundi 30 mai.
Si le nombre des réclamations augmente régulièrement, quelque 2 000 en 1999, 8 000 l'an dernier, ce n'est pas nécessairement que la conflictualité augmente, mais que la médiation est mieux connue et que les familles comme les personnels sont plus exigents envers l'administration, précise Monique Sassier, la médiatrice.
Celle-ci met l'accent sur les violences à l'école primaire, un sujet beaucoup moins souvent traité qu'au collège, et mal connu. Elle propose que l'opération "la malette des parents" (voir à ce sujet ToutEduc, "La Malette des parents": l'étude de l'Ecole d'économie de Paris et "La Malette des parents", une étude vivement contestée (OZP)) soit étendue au primaire, puisque "on ne peut rien sans les familles". Elle suggère que le réglement intérieur fasse l'objet, dans chaque école, de réelles discussions parmi les élèves, qui pourront ainsi se l'approprier. De premières expériences, faites par les médiateurs académiques eux-mêmes, semble prouver que l'intervention pendant quelques semaines d'un "tuteur", d'un adulte tiers, soit très efficace pour redresser les situations. Le milieu associatif pourrait être mis à contribution, de même que des enseignants autres que ceux de l'élève concerné.
La médiatrice met en avant un second thème, celui de la gestion des personnels, notamment celui des enseignants non titulaires, dont les difficultés témoignent, chez les cadres intermédiaires, d'un défaut de culture de la gestion des ressources humaines, ne serait-ce que pour rédiger les contrats...